lundi 17 août 2009

Durian, Sate, Nasi kucing

Après avoir changé 4 billets de 50€ contre une liasse impressionnante de billets indonésiens (3058000 rupiah ce jour là) qui donne une fausse idée de la richesse, nous voilà de retour à Setia Budi.

Une chose que j'ai remarquée : les Indonésiens adorent la bonne "bouffe" (d'ailleurs la cuisine de ce pays est exceptionnelle, sans blague) mais sans vraiment "gueuletonner" .
Grâce au climat et la fertilité des sols, les ressources végétales sont considérables (légumes, fruits, sans oublier les fameuses épices qui ont fait la fortune des colons néerlandais pendant des siècles). Vous avez eu un premier aperçu avec mon assiette "Menado", en voici un autre que j'ai nommé "durian, sate, nasi kucing".


Nous avons acheté un durian et il va bien falloir s'en occuper ; si jamais nous l'oubliions, il se chargerait, par son parfum "spécial", de se rappeler à notre bon souvenir ! Nous ne sommes que 3 à apprécier cet étrange fruit : Yani, Tuti et moi.
J'ai mis du temps à m'habituer à la forte odeur qu'il exhale (elle en rebute plus d'un et il est interdit dans certains moyens de transport pour ne pas incommoder les "petites natures"). Une carapace épaisse, couverte de piquants de bonne taille semble défendre l'accès à un trésor de chair, tendre et onctueuse, blanchâtre, de consistance inhabituelle, fragile, glissant entre les doigts, recouvrant de gros pépins sur une faible épaisseur et une saveur douçâtre, parfumée comme...comme... rien d'autre que je connaisse : pour moi, exceptionnelle !
Ce fruit provoque des réactions très opposées : soit on déteste, soit on adore...personne ne reste indifférent : amateurs de sensations nouvelles, il faut l'essayer absolument, mais sur place et en évitant les boissons alcoolisées en même temps !


Après ce délice fruité, pour le repas du soir, aucun souci si rien n'est prêt : le "gang" (la ruelle)voit circuler régulièrement des marchands ambulants, avertissant de leur passage les habitants par des "identificateurs" sonores spécifiques à chacun d'eux. En général, ils se déplacent avec leur carriole équipée du nécessaire pour la préparation des plats et ce dans un volume restreint et aménagé de façon souvent rudimentaire, toujours pratique, parfois ingénieuse.
Ce soir, c'est un marchand de "sate ayam" ou "sate kambing" (brochettes de poulet ou d'agneau) qui sera l'objet de notre choix. Les brochettes sont conservées "au frais", le mini-barbecue est "en veilleuse" ; le marchand arrête sa carriole devant la maison des clients et leur demande les assiettes pour y déposer sa spécialité avec les sauces appropriées et à la demande après une cuisson rapide et efficace. Le coût est bas et vous êtes chez vous.

Certains marchands se fixent sur les trottoirs, dans un endroit stratégique du quartier ce qui offre plusieurs possibilités de menus. Aux heures de pointe, il flotte dans l'air des odeurs de cuisine bien allèchantes.


Dans la soirée, Fahmi me propose de l'accompagner pour aller chercher Nuke sur son lieu de travail. Jakarta "by night" reste une fourmilière (il faut dire aussi que le soleil se couche à 18 h). Après avoir récupéré ma nièce, nous faisons une courte halte dans un mini-supermarché où une ravissante vendeuse en mini-jupe (tout n'est pas perdu !) fait la promotion des cigarettes "Malboro" : finalement la lutte anti-tabac n'est pas encore tout à fait au point.

Fahmi et Nuke m'invitent à aller manger un nasi kucing* (riz du chat) sur Fatmawati (grande artère du Nord de Jakarta) ; je n'ai pas vraiment faim, mais Nuke (enceinte de 7 mois) est toujours partante pour une petite bouffe et la curiosité aidant, va pour un nouvel arrêt buffet.
De quoi s'agit-il et pourquoi ce nom ? C'est une mode récente à Jakarta, venue du campus de l'université de Jogjakarta, où les étudiants sans le sou peuvent manger à bas prix, des portions de riz réduites (c'est le petit paquet en craft plastifié dans l'assiette) accompagnant des mets simples et bon marché que l'on choisit et paie à l'unité et dont la cuisson ne nécessite qu'un passage rapide au barbecue. Bien sûr, sauces et "sambal" sont à disposition. Le mobilier consistant en des bâches posées au sol, les prix pratiqués restent modiques ce qui explique la clientèle plutôt jeune de ce genre de restau.


Nous rentrons à la maison où Tuti nous manifeste son mécontentement de ne pas avoir été conviée à ce "festin de chat" ...

* lien sur Wilkipedia indonésien

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