vendredi 19 mars 2010

Au revoir Bali, retour à Jakarta

Sommaire - Un peu de retard dans la reprise de mon récit de voyage : j'avais égaré mon deuxième carnet de route et sans lui, j'étais un peu "sec" pour raconter nos pérégrinations.


En ce jeudi 23 avril, nous débutons notre dernière semaine en Indonésie par la fin de notre séjour à Bali et notre retour à Jakarta le soir même. Pas d'album perso mais une enquête  intéressante d'Arte sur les terroristes des attentats de Bali en 2002 à visionner sur Dailymotion (partie 1 / partie 2) et quelques liens en rapport avec ces attentats.


Comment occuper cette journée avant de rendre la voiture et reprendre les airs pour la capitale ? Je mets à jour mon carnet de voyage qui à pris un peu de retard, avant que la mémoire ne me fasse défaut... Ensuite, direction Kuta, centre incontournable du shopping pour touristes.

Nous arrivons par Seminiak, traversons Legian et nous voilà à Kuta. Les trois localités se touchent avec la rue principale qui les traverse, bordée de boutiques de vêtements, de bijoux en argent ou fantaisie, de souvenirs divers, de restaurants, salons de thé, boîtes de nuit et autres salons de massage.
Seuls les "penjor" (mâts de bambou décorés de pousses de cocotier, symbolisant le dragon Naga Basuki) plantés à espaces réguliers le long  des routes à l'occasion des célébrations des fêtes de Galungan et Kuningan, rappellent que nous nous trouvons à Bali. La matinée est déjà avancée, mais les "bule" s'attardent encore aux terrasses des cafés ; d'autres arpentent la rue, faisant du lèche-vitrines.
Tuti est à la recherche de robes pour rapporter à nos filles et je recherche un collier-pendentif pour Grand-Mère. Nous progressons avec la voiture car la rue est très longue, stationnant de loin en loin. Nous approchant du centre de Kuta, je gare la Karimun près d'une  enfilade de grands magasins de fringues ; Tuti descend rapidement et tandis que je vérifie la fermeture des portes en faisant le tour de la voiture, elle a disparu sans que je sache sur quelle enseigne elle a jeté son dévolu. Je pars à sa recherche, me faisant interpeler par des marchands de vent, des rabatteurs pour les salons de massage, des chauffeurs de taxi et d'autres guignoleries pour touristes gogos. J'essaie de rester poli et souriant face à toutes ces  sollicitations dont je n'ai que faire.

J'entre  d'abord dans un magasin Billalong très australien, puis un magasin de mode féminine... pas de Tuti : la mafia locale l'aurait-elle enlevée ? En attendant de la voir reparaître, je fais les cent pas ; je m'arrête un instant devant l'étal d'un marchand de montres de luxe "made in China". Omega, Seiko, Rolex (idée !) : le vendeur se précipite pour me faire l'article et tenter de ferrer l'acheteur potentiel. Il y a de superbes modèles, sophistiqués, avec plein de fonctions ; les tarifs affichés sont assez élevés pour des imitations. Je sais qu'on peut discuter, mais j'avance l'argument que je n'ai pas envie de me faire pincer par la douane avec une contrefaçon au poignet. Il me soutient qu'il a beaucoup de clients, qui lui en achètent régulièrement 3 ou 4, qu'ils n'ont jamais eu de problème avec la douane et que c'est seulement avec les grosses quantités que l'on risque quelque chose. Je ne suis pas convaincu !

Tuti reparaît enfin ; j'ai envie de faire un tour du côté de la plus célèbre plage de Bali. Nous nous y arrêtons un instant, Tuti n'étant pas trop rassurée par la présence de bandes d'oisifs, à l'ombre des arbres du bord de plage. Les loueurs de planches se sont multipliés. Nous repartons en passant par Poppies Lane, le quartier où nous logions en famille dans les années 90 ; ça n'a pas trop changé.

Au sortir de la rue, nous apercevons le monument  érigé à la mémoire des 202 tués (et 209 blessés) de l'attentat de 2002 contre le Paddy's Bar et le Sari Club (night-club réservé aux étrangers). La plupart des supposés protagonistes ont été capturés, condamnés et exécutés pour certains,  traqués, retrouvés de loin en loin et le plus souvent abattus par les forces spéciales indonésiennes  (informations du 10 mars 2010) sans autre forme de procès...

Le pays qui compte le plus grand nombre de musulmans au Monde (86% d'une population de 240 millions d'habitants) condamne presque unanimement ces actes de violence inepte, à l'exception de quelques groupes fondamentalistes qui se font fort de transformer les criminels tués en martyrs d'un Islam radical !


Retour à la maison d'Anak Ayu ; nos sacs sont prêts, il nous reste à nous reposer, nous doucher, nous changer... Un peu après seize heures, nous goûtons avec nos hôtes : "teh", "pisang goreng", gâteaux à base de riz et de sucre caramélisé, ainsi que quelques "salak" (zalacca, le fruit à peau de serpent).
On papote et surtout, nous recevons cinq sur cinq l'invitation à revenir loger dans cette superbe maison en si agréable compagnie lors d'un prochain séjour à Bali. L'heure du départ approche, nous posons les bagages dans la voiture : nous sommes bien chargés et nous avons pris la précaution de répartir les objets fragiles de façon à les garder avec nous en cabine. Derniers "selamat jalan, selamat tinggal, sampai ketemu lagi" (bon voyage, au revoir), signes de la main à ces hôtes tellement accueillants !

En route pour l'aéroport ; au carrefour de Sanur, des policiers font un constat : un simple accrochage entre deux voitures, sans gravité. Ce qui nous étonne, c'est que c'est le premier accident que nous voyons en dix jours malgré le code de conduite instective pratiqué par les Balinais, où la règle d'or est la vigilance maximale. Ici, les autochtones conduisent en toute liberté, en toute décontraction, en toute confiance, sans appréhension apparente : chauffeur stressé s'abstenir !
Nous voilà à l'aéroport Ngura Rai ; nous stoppons la Karimun non loin du terminal des vols intérieurs. Tuti téléphone au loueur de voitures qui arrive dans les minutes qui suivent. Nous avons payé pour les cinq premiers jours, il nous reste à règler le reste du séjour ; le loueur jette un rapide coup d'oeil à son véhicule puis s'éloigne avec notre promesse de faire appel à ses services pour un prochain séjour... nous n'avons eu aucun problème mécanique et pour nous deux (trois avec Oki) jamais nous ne nous sommes trouvés à l'étroit dans ce petit véhicule.
Nous entrons dans le terminal, poussant un chariot bien chargé ; nous passons les contrôles sans problème. Le gros sac de vêtements est enregistré et je me trimbale deux sacs de souvenirs (sculptures et masques pour l'essentiel). Nous sommes très en avance et nous allons à tour de rôle jeter un oeil sur les boutiques de la salle d'attente.


Embarquement vers 20 heures, décollage un quart d'heure plus tard. L'avion  survole Jimbaran, Kuta, Legian et Seminiak qui scintillent de mille feux. La voisine de siège engage la conversation avec Tuti ; c'est une ancienne hôtesse de l'air indonésienne...à la fin du trajet elles échangent noms et adresses.

Nous voilà à Cenkareng, Jakarta, horaire respecté. Notre sac apparaît assez vite sur le tapis roulant et nous sortons dans les premiers. Dehors, Tine nous fait des signes ; Eddy, Fahmi et Nuke sont là aussi pour nous accueillir.
La circulation est moins dense qu'à Denpasar. Au repas du soir est prévu un "mie Pejonpongan" dans un estaminet-resto réputé, au bord d'une rue très passante. Nous retrouvons la capitale et tous ses petits restaurants d'une simplicité désarmante mais où l'on rencontre des spécialités culinaires étonnantes.

En entrée, "tahu", "otak-otak", "sate" et leur "sambal" respectif. Les plats proposés portent souvent le même nom qu'ailleurs, mais leur préparation et leur goût diffèrent ; ici deux employés éfilent des morceaux de poulet dans des quantité impressionnantes que le cuistot se charge de mélanger au mie "rebus" (bouilli) ou "goreng"  (frit) accompagné de "emping", spécialité javanaise (melinjo écrasé et réduit en lamelles croquantes).
Il se fait tard et tout le monde semble un peu fatigué ; nous rentrons à Setiabudi. "Selamat malam..."