vendredi 14 août 2009

2 avril, arrivée à Jakarta

Quelques turbulences ont secoué l'avion dans cette fin d'après-midi orageuse, mais l'atterrissage à Soekarno-Hatta s'est effectué sans problème. Un bon point à la KLM pour ce voyage : l'avion très récent paraît sûr, l'ensemble de l'équipage est expérimenté, disponible et souriant.

L'aéroport international de Cenkareng est original par sa déco très indonésienne, mais il y manque ce qui permettait de dire, les yeux fermés, que l'on était bien en Indonésie : l'odeur caractéristique des cigarettes aux clous de girofle, les "kretek" (nom-onomatopée évoquant le crépitement singulier que font ces cigarettes au papier sucré en se consumant) ... la lutte anti-tabac est internationale !

Munis de nos formulaires de douane, nous fonçons vers le bureau des visas : 25 dollars (au lieu de 40€ + les frais postaux en demandant à l'Ambassade d'Indonésie à Paris) pour un séjour touristique d'un mois. Le timbre collé sur le passeport, nous nous dirigeons vers les guichets pour les formalités douanières. Nous sommes dans les premiers ; Tuti passe d'abord, je la suis. Je salue le préposé en uniforme d'un "selamat sore" (bonsoir): il me pose alors quelques questions en Indonésien sur la durée de notre séjour et j'apprécie de pouvoir lui répondre dans sa langue ... "non, je n'ai rien oublié" et c'est tant mieux !

Il faut maintenant récupérer les valises ; le tapis roulant défile devant nous et il semble que les nouveaux haji soient prioritaires sur les autres passagers : leurs valisettes, toutes semblables, et leurs bidons de 20l de "air zamzam" (eau sacrée de la Mecque) sortent en premier et sont immédiatement pris en charge par une cohorte de porteurs zélés. Patientons ... nos valises arrivent enfin, immédiatement embarquées sur un chariot.

La sortie est là : à droite, on tourne un film, à gauche , les familles attendent. Je reconnais notre neveu Manggar qui nous a rendu une très courte visite l'an passé mais je n'ai pas vu mon beau-frère Eddy qui s'est faufilé auprès de nous, dans la zone encore réservée à ceux qui débarquent.

J'agite le bras pour saluer tous les membres de la famille venus nous attendre et que je reconnais au fur et à mesure qu'ils se montrent. Tuti, elle n'a rien vu : heureusement, Eddy surgit devant elle. Accolades et embrassades pour ces retrouvailles émouvantes après une longue période sans se voir (13 ans en ce qui me concerne) ; certes toutes mes belles-soeurs et nièces portent maintenant le hijab ou le foulard-bonnet, mais cela n'empêche pas de se faire la bise !

La chaleur moite de Jakarta nous tombe dessus. Nous sommes vite délestés de nos bagages par les hommes de la familles. La voiture la plus vaste et confortable (avec chauffeur et climatisation) nous est destinée : c'est celle de l'aîné des neveux, Wishnu, cinéaste-publicitaire.

Nous quittons la zone de l'aéroport. Ce ne sont qu'autoroutes, ponts routiers et bretelles de raccordement ; plus nous nous approchons du centre de la capitale, moins je m'y retrouve. La ville a poussé en hauteur surtout, et paraît nettement plus propre et éclairée. La circulation impressionnante, semble moins livrée aux "épaves ambulantes" et plus organisée. Les modèles de marque Toyota, inconnus chez nous et spécialement conçus pour les familles nombreuses, dominent largement le marché automobile indonésien.

Je ne reconnais plus l'itinéraire qui nous mène à la maison familiale mais une fois arrivé, je retrouve mes repères au milieu de toutes les carrioles des "kakilima" (marchands ambulants). Nous descendons de voiture devant le "polsek" (commissariat de police) du quartier et empruntons le "gang" (ruelle piétonne et cycliste) menant à la maison. J'y suis !!!

La maison est ouverte mais nous nous annonçons, comme tout visiteur, par un "assalam alaikum" (que la paix soit avec vous) sonore auquel les hôtes rétorquent le "malaikum salam" de bienvenue. Nous entrons. L'accueil de mes 4 belles-soeurs présentes est chaleureux : on s'embrasse comme du bon pain et le hijab n'y change rien ! Deux autres beaux-frères sont aussi là. Après les échanges de nouvelles, il est temps de "passer à table"...






A dire vrai, passer à table n'est pas dans les habitudes de la famille ; la table en question sert plutôt de buffet. Rien ne manque : mie goreng (vermicelles sautés avec légumes, viande, épices), nasi putih (riz blanc), nasi wuduk (riz au lait de coco), ayam goreng (poulet sauté), fu yong hai (omelette chinoise), capcai goreng (légumes sauté), sambal goreng tempé (pâte de soja sautée au piment), tahu goreng (taofou, fromage de soja frit), saus kacang (sauce cacahuète), sambal-sambal (sauces diverses à base de purée de piment), lumpia (nems à l'indonésienne, garnis de légumes), différentes sortes de pâtisseries et douceurs locales, le tout arrosé de thé chaud ou froid ...
Considéré comme "l'invité d'honneur", il m'incombe d'aller me servir en premier et de "faire honneur" aux plats proposés ... j'y reviendrai 3 fois !!! Son assiette remplie, on va s'asseoir avec qui on veut, dans un fauteuil, sur la banquette, sur une chaise de la terrasse d'entrée, en papotant de tout et de rien. Je suis soulagé, mon indonésien est bien ancré.
Chacun à son tour va faire sa prière dans la petite pièce réservée à cette effet ; puis ceux qui habitent un peu loin quittent les lieux. Je vais prendre ma douche casserole, rafraîchissante et revigorante ; pour les Indonésiens il se fait tard et pour nous la fatigue du voyage se fait sentir. Nous allons nous coucher dans l'ex-chambre de Mamy ; un ventilateur au plafond nous donne une légère sensation de fraîcheur tout en éloignant les moustiques voraces... à quatre heures du matin, l'appel à la prière de la mosquée mitoyenne ne manquera pas de nous dégourdir les oreilles !

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