mercredi 26 août 2009

Pertemuan keluarga (réunion de famille)

Une fois par mois environ, la famille issue des six soeurs de Tuti se réunit traditionnellement,dans l'une ou l'autre des demeures des différents membres, que ce soit chez une soeur ou un de ses enfants (comme c'est le cas en ce dimanche 5 avril).
Je vais donc rencontrer les neveux et nièces que je pas encore vus depuis notre arrivée à Jakarta et faire connaissance de leur progéniture qui n'était pas encore née il y a 13 ans. Nous quittons Setiabudi pour nous diriger vers la maison de Usna, fille aînée de Yuyun, 3ème soeur de Tuti, situé dans un quartier en construction au sud-ouest de Jakarta. Comme c'est dimanche, cela ne devrait pas prendre des heures.



Comme d'habitude, le dimanche matin, la partie centrale de l'avenue Sudirman est "prêtée" au sportifs : jogger, cyclistes, roller, etc... peuvent s'adonner à leur activité favorite sur l'un des principaux axes de circulation de la capitale, sans être dérangés par la circulation habituelle. Les automobilistes empruntent donc les contre-allées. Comme nous sommes à quatre jours d'importantes élections, nous croisons les cortèges de partisans à moto, en auto ou en bus aux couleurs de tel ou tel parti en lisse. Tuti et moi craignions qu'à cette veille d'élections importantes pour le pays, la tension soit perceptible et les débordements d'"enthousiasme" risqués... en fait, tout se passe apparemment dans le calme, chaque parti respectant ses adversaires.

La durée du déplacement s'étirant un peu, nous nous arrêtons devant un marchand de "gorengan" pour acheter quelques-unes de ses spécialités (qui apparemment attirent pas mal de gourmands) : "tahu goreng" (fromage de soja frit nature), "tahu goreng isi" (même chose mais farci aux légumes), des "pisang goreng pasir" (bananes frites panées) et des "ondé-ondé" (boules à base farine de haricot recouvertes d'une croûte couverte de graines de sésame). Tout ça est délicieux encore tiède, mais que va dire mon cholestérol ?
Pour faire glisser le tout, nous nous arrêtons quelques centaines de mètres plus loin près d'un "tukang jus tebu" (marchand de jus de canne à sucre frais). Il a arrêté son véhicule (composé d'un avant de moto et d'un arrière de remorque aménagée en pressoir de canne) ; nous passons commande malgré l'averse qui vient de démarrer : le jus frais est excellent, qui plus est "on the rock" !

Nous voilà arrivés chez Usna, guidés par sa soeur cadette Sari et son mari Oki, venus nous attendre pour nous guider vers cette maison dont la construction n'est pas encore achevée. C'est en quelque sorte une pendaison de crémaillère. De nombreux invités sont déjà sur place et ont pourrait se croire dans une cour d'école maternelle.

Il serait fastidieux de présenter ici tous les convives et n'offrirait guère d'intérêt pour les visiteurs "étrangers" de connaître le déroulement d'une telle journée (qui par ailleurs se doit de rester dans le domaine de la sphère familiale). Vous pourrez malgré tout vous faire une idée des membres de la familles grâce à l'album "Pertemuan keluarga" composé de nombreux portraits.


En préambule, Fahmi commente une "surat" du Coran sur la tolérance et l'ouverture d'esprit (nous voilà rassurés !), suit un moment de recueillement et de prière silencieuse. On va remplir nos assiettes dans l'arrière cuisine où est dressé un buffet, puis on s'installe pour manger à même le sol, sur une natte ou un tapis. Ensuite ce sont les jeux organisés d'adord pour les plus petits puis pour leurs parents avec des remises de récompenses. L'ambiance est à la rigolade. Tous le monde finit par quitter les lieux à la nuit tombante.

Nous, nous finissons la soirée dans un autre "restaurant de trottoir" réputé, à Kebun Kacang, quartier très central de Jakarta. La table est encore une fois bien garnie et je suis, comme à l'habitude, le dernier à finir. Dans la rue, passent deux "bencong" (travestis) haut-perchés qui vont prendre leur service...

samedi 22 août 2009

à Bandung

Tuti et sa copine Ina ont décidé d'aller à Bandung, capitale du pays Sunda, à 180 km de Jakarta. Aller-retour dans la journée, c'est maintenant très faisable avec l'autoroute. Avant, il fallait au minimum 4 heures ; on pouvait admirer de superbes paysages mais la route sinueuse était très dangereuse, maintenant, ça prend 2 heures.
Oki, fils cadet de Yani, sera notre chauffeur : il connaît bien Bandung. Danu, 3ème fils d'Emma pourra le relayer. Au total, nous serons 6 dans la voiture, Tine nous accompagnant.
Direction Cikampek, sur une autoroute à 4 puis à 3 voies, mais avec plusieurs kilomètres de travaux ce qui provoque des ralentissements et aussi des prises de risque inconsidérées : changements de file, slaloom, utilisation intempestive de la bande d'arrêt d'urgence (où stationnent bien souvent des camions ou des automobiles en panne). Parfois, il vaut mieux fermer les yeux !

Ina a apporté des gâteaux bizarres, comme de petites crêpes gluantes vert tendre faites de farine de riz, farcies de sucre de palme et de noix de coco, servies avec un jus parfumé au durian...étranges ces "kueh serabi", mais ils se laissent bien manger, encore tièdes.

Arrivés à Cikampek, direction Bandung via Jatiluhur. A l'entrée de Bandung, ça bouchonne. Oki, patient, se sort très bien d'affaire pour nous conduire dans un petit restau très prisé des locaux pour ses nouilles et ses pâtés de soja, d'où son nom : Batagor ("bakso tahu goreng").

Il s'agit en fait d'un retau ouvert sur la rue, sa terrasse couverte de bâches tendues abritant quelques longues tables étroites entourées de tabourets en plastique. Chacun passe sa commande ; pour moi, ce sera un "mie kocok" (nouilles brassées) et un jus d'avocat. Il y a aussi une sorte de " tahu siomay"(pâté de soja et viande) et plein de jus de fruit divers (sirsak, jambu, nanas)...et du thé. Les autres engloutissent leur plat ; j'ai toujours l'impression d'être à la traîne (!) et puis quoi, je profite des chansons (des standards indonésiens ou anglais) admirablement interprètées par deux musiciens du cru. Ils n'auront pas volé leur pourboire à notre sortie.

Nous reprenons la voiture ; un "tukang parkir" se charge d"arrêter la ciculation pour nous permettre de sortir sans souci de notre emplacement. Ces préposés au parking peuvent être 2 ou 3 , chacun respectant le territoire de l'autre (quelques mètres de trottoir) et gagnant ainsi leur vie (1000 à 2000 rupiah, en général, par voiture garée). C'est un petit job réglementé, les tukang parkir revêtant maintenant un uniforme : en tout cas plus humain que nos parcmètres automatiques qui ne nous garantissent pas une sortie sécurisée.

Après une pause "sholat" (prière) à la grande mosquée pour Ina, Tine, Danu et Oki, ce dernier nous conduit dans magasin spécialisé dans des sortes de maquettes représentant les "gerobak" ou les "toko" (charettes ou boutiques) des petits marchands indonésiens. Ce sont des trésors de précisions que seules les mains d'habiles ouvrières sont capables d'exécuter, comme celle de cette toute jeune fille en train de confectionner des noix de coco (de la taille d'un petit pois) avec quelques fibres et de la colle. Le réalisme de ces maquettes est saisissant (voir photos).

En sortant du magasin, on dirait que le ciel va nous tomber sur la tête et en effet, de grosses gouttes commencent à gicler autour de nous ; nous avons juste le temps de sauter dans la voiture quand l'orage éclate de toute sa force. Les piétons, cyclistes et autres motocyclistes fatalistes poursuivent leur route... question d'habitude ! Certains se couvrent de grands plastiques ; déjà les rues se transforment en rivières, mais heureusement l'orage est de courte durée. Quand nous parvenons à retrouver Randy, le fils d'Ina, la pluie a presque cessé.

Nous prenons ensuite la direction d'une patisserie réputée, pour quelques provisions spéciales. Dans ce magasin moderne, toutes sortes de gâteaux : certains, garnis de beurre aux couleurs fluo, évoquent des scènes de foot, de BD mais ne donnent aucunement l'envie d'en manger ; les autres rayons sont heureusement garnis de produits plus "indonésiens". D'une manière générale, la pâtisserie n'est pas (à mon avis) ce que la cuisine indonésienne fait le mieux, sauf quand il s'agit de spécialités très locales à base de farine de riz, de noix de coco et de "gula jawa"' à consommer sans délai. 

Pour changer, Ina tient à nous offrir à manger dans "rumah makan khas sunda" (restau de spécialités sundanaises)... en route donc pour une nouvelle dégustation. Le restau "Ma'Uneh" se trouve sur les hauteurs de la ville (jalan Dr. Setiabudi n°159).
On choisit plusieurs plats exposés dans la banque vitrée (tout est appétissant), sans oulier les coupelles de "sambal" puis on s'installe dans une salle au décor agréable et encore peu fréquentée en cette fin d'après-midi. Le fait d'utiliser ses doigts apporte un petit plus au plaisir de manger et les Indonésiens ne s'en privent pas, même si les couverts sont disponibles... je brave donc les interdits de mon enfance et me lance à mon tour, ce qui se révèle parfois cocasse quand on a pas trop l'habitude de manger du riz de la sorte.
Le repas terminé, direction un ensemble de magasins d'usine où il y a foule. A l'extérieur, un petit bassin avec d'énormes poissons rouges qui viennent se faire caresser le museau... étonnant ! A l'intérieur, il y a tous les styles de vêtements pour enfants et adultes. On y trouve aussi des marques de chaussures très connues à des prix imbattables. Le petit Nino aura de quoi se vêtir !
La nuit est tombée et il faut mainenant revenir à Jakarta; Danu prend le volant : sa conduite est beaucoup plus nerveuse que celle d'Oki, mais la fatigue aidant nous sommes plusieurs à "piquer du nez" pendant le trajet.
"Malam minggu" : c'est la fièvre du samedi soir et pour les jeunes Jakartanais c'est la sortie de la semaine. Des motards surgissent de toute part, souvent de jeunes couples d'adolescents, ignorant les règles élémentaires du code de la route (le permis moto s'achète et ne fait l'objet d'aucun examen) ; même si les motos sont de petite cylindrée, le danger est permanent et tout le monde s'en accomode.
Après cette épuisante sortie bouffe, "mandi" (la douche) ne sera pas un luxe !
L'album "à Bandung" ne vous permettra hélas pas de vous faire une idée physique de cette grande ville d'Indonésie... bon appétit quand même !

lundi 17 août 2009

Durian, Sate, Nasi kucing

Après avoir changé 4 billets de 50€ contre une liasse impressionnante de billets indonésiens (3058000 rupiah ce jour là) qui donne une fausse idée de la richesse, nous voilà de retour à Setia Budi.

Une chose que j'ai remarquée : les Indonésiens adorent la bonne "bouffe" (d'ailleurs la cuisine de ce pays est exceptionnelle, sans blague) mais sans vraiment "gueuletonner" .
Grâce au climat et la fertilité des sols, les ressources végétales sont considérables (légumes, fruits, sans oublier les fameuses épices qui ont fait la fortune des colons néerlandais pendant des siècles). Vous avez eu un premier aperçu avec mon assiette "Menado", en voici un autre que j'ai nommé "durian, sate, nasi kucing".


Nous avons acheté un durian et il va bien falloir s'en occuper ; si jamais nous l'oubliions, il se chargerait, par son parfum "spécial", de se rappeler à notre bon souvenir ! Nous ne sommes que 3 à apprécier cet étrange fruit : Yani, Tuti et moi.
J'ai mis du temps à m'habituer à la forte odeur qu'il exhale (elle en rebute plus d'un et il est interdit dans certains moyens de transport pour ne pas incommoder les "petites natures"). Une carapace épaisse, couverte de piquants de bonne taille semble défendre l'accès à un trésor de chair, tendre et onctueuse, blanchâtre, de consistance inhabituelle, fragile, glissant entre les doigts, recouvrant de gros pépins sur une faible épaisseur et une saveur douçâtre, parfumée comme...comme... rien d'autre que je connaisse : pour moi, exceptionnelle !
Ce fruit provoque des réactions très opposées : soit on déteste, soit on adore...personne ne reste indifférent : amateurs de sensations nouvelles, il faut l'essayer absolument, mais sur place et en évitant les boissons alcoolisées en même temps !


Après ce délice fruité, pour le repas du soir, aucun souci si rien n'est prêt : le "gang" (la ruelle)voit circuler régulièrement des marchands ambulants, avertissant de leur passage les habitants par des "identificateurs" sonores spécifiques à chacun d'eux. En général, ils se déplacent avec leur carriole équipée du nécessaire pour la préparation des plats et ce dans un volume restreint et aménagé de façon souvent rudimentaire, toujours pratique, parfois ingénieuse.
Ce soir, c'est un marchand de "sate ayam" ou "sate kambing" (brochettes de poulet ou d'agneau) qui sera l'objet de notre choix. Les brochettes sont conservées "au frais", le mini-barbecue est "en veilleuse" ; le marchand arrête sa carriole devant la maison des clients et leur demande les assiettes pour y déposer sa spécialité avec les sauces appropriées et à la demande après une cuisson rapide et efficace. Le coût est bas et vous êtes chez vous.

Certains marchands se fixent sur les trottoirs, dans un endroit stratégique du quartier ce qui offre plusieurs possibilités de menus. Aux heures de pointe, il flotte dans l'air des odeurs de cuisine bien allèchantes.


Dans la soirée, Fahmi me propose de l'accompagner pour aller chercher Nuke sur son lieu de travail. Jakarta "by night" reste une fourmilière (il faut dire aussi que le soleil se couche à 18 h). Après avoir récupéré ma nièce, nous faisons une courte halte dans un mini-supermarché où une ravissante vendeuse en mini-jupe (tout n'est pas perdu !) fait la promotion des cigarettes "Malboro" : finalement la lutte anti-tabac n'est pas encore tout à fait au point.

Fahmi et Nuke m'invitent à aller manger un nasi kucing* (riz du chat) sur Fatmawati (grande artère du Nord de Jakarta) ; je n'ai pas vraiment faim, mais Nuke (enceinte de 7 mois) est toujours partante pour une petite bouffe et la curiosité aidant, va pour un nouvel arrêt buffet.
De quoi s'agit-il et pourquoi ce nom ? C'est une mode récente à Jakarta, venue du campus de l'université de Jogjakarta, où les étudiants sans le sou peuvent manger à bas prix, des portions de riz réduites (c'est le petit paquet en craft plastifié dans l'assiette) accompagnant des mets simples et bon marché que l'on choisit et paie à l'unité et dont la cuisson ne nécessite qu'un passage rapide au barbecue. Bien sûr, sauces et "sambal" sont à disposition. Le mobilier consistant en des bâches posées au sol, les prix pratiqués restent modiques ce qui explique la clientèle plutôt jeune de ce genre de restau.


Nous rentrons à la maison où Tuti nous manifeste son mécontentement de ne pas avoir été conviée à ce "festin de chat" ...

* lien sur Wilkipedia indonésien

dimanche 16 août 2009

Centre commercial Ambassador

En prévision de la réunion de famille qui aura lieu dimanche, il faut aller faire des emplettes à (mais si, mais si) Carrefour. Et oui, l'enseigne que l'on connaît chez nous a ouvert 37 hypermarchés, la plupart à Jakarta, depuis 1998, et elle semble ne pas vouloir s'arrêter en si bon chemin ; le mode de vie citadin prend de plus en plus modèle sur la société de consommation à l'Occidental.


Le mari de Nuke (soeur de Wishnu), Fahmi, nous conduit donc à Kuningan, quartier voisin, dans un bâtiment abritant dans ses murs un centre commercial avec de nombreuses petites échoppes (vêtements, tissus, meubles, horlogers,bijoutiers, opticiens, jouets, téléphonie, marchands de copies de CD, DVD, etc) et surtout une grande surface Carrefour au premier étage. Garés au cinquième, nous descendons tous les étages par les escalators.

L'entrée du magasin est "surveillée"; le personnel est très jeune (surtout féminin). Nous passons dans le rayon confiseries pour faire des cadeaux surprises aux petits neveux et nièces (que je ne connais pas encore) dimanche prochain. Tuti repère déjà des produits que nous pourrions rapporter et nous arrivons au rayon "fruits et légumes".

Les étals sont bien approvisionnés en produits frais. Le durian, fruit étrange muni d'une carapace hérissée de grosses épines (littéralement en indonésien "couvert d'épines"), à l'odeur forte et entêtante, apprécié ou détesté, est en promotion : évidemment, je ne peux résister ! Autre envie : les mangues, vertes extétieurement, mais tellement parfumées à l'intérieur...
Tuti ne résiste pas au "tahu et tempé goreng" (fromage et pâté de soja frits) sur commande.
Les employées sont très disponibles ; rares sont celles qui portent le voile, ce qui me rassure un peu quelque part. Au passage en caisse, je remarque que le système de carte de fidélité et de paiement "Carrefour" existe ici aussi.

Nous remontons déposer nos sacs plastique remplis dans le coffre de la voiture et retournons dans le centre commercial à l'étage des petits restaurants qui affichent leurs spécialités régionales ou thématiques à la vue des clients potentiels, sans manquer de les informer. Comme c'est la pause repas, les nombreux employés des étages supérieurs occupent rapidement les tables longues de l'allée centrale.

Nous trouvons un emplacement pour nous six et je suis invité à aller faire mon choix ; finalement j'opte pour des spécialités de Menado (ville du nord des Célèbes) qui me paraissent bien appétissantes : feuilles et fleurs de papaye, kangkung (liseron d'eau), tahu et pousses de soja, cumi kecil (petits calmars) et bien sûr un thé glacé. Le reste de la famille choisit du soto-mie (soupe de vermicelles au bouillon de boeuf) dans un petit restau où il faut prendre un ticket pour passer commande et un rujak (sorte de salade de fruits pas encore mûrs, arrosés de sauce au "gula jawa+kacang" très pimentée). Bien entendu, il n'est pas question que je règle l'addition !!!

Nous partons ensuite à la recherche d'une boutique d'articles pour fête ; à côté de celle-ci, une marchandes de "tongs" m'autorise gentiment à photographier son exposition de sandales accrochées aux murs. Incroyable ! Plus loin, Fahmi négocie (c'est le mot) le prix d'une carte téléphonique pour nos besoins en Indonésie. Ma présence entraîne les prix à la hausse, mieux vaut ne pas me montrer.
Puis nous suivons Nuke à la recherche d'une longue robe , dans une boutique de mode (pour Tuti ce n'est qu'une question de "mode") islamique (...) Je voudrais bien la croire.


Nous rentrons à la maison, non sans essuyer un orage qui a vite fait de remplir les rues d'énormes flaques, ce qui n'arrange pas la circulation déjà fort embouteillée.

Jardin tropical en centre ville

Je retrouve mes habitudes indonésiennes ; après avoir revêtu un sarong prêté par Eddy, je petit-déjeune...
Oubliées les tartines "beurre-confiture" et le café noir du matin. C'est une assiette de nasi wuduk et de mie goreng qui m'attend et pour boisson une chope de thé "sari wangi" (thé au jasmin).

Tuti est occupée à contacter par téléphone les amies qu'elle aimerait rencontrer et j'en profite pour faire un tour du jardin. La végétation n'a aucune difficulté à s'épanouir dans ce climat de serre permanent. Toute cette verdure abrite d'innombrables insectes (particulièrement les moustiques, mais aussi des papillons, des libellules, des scarabés, des fourmis, etc), des animaux plus gros (margouillats bien nourris, rats, chats semi-sauvages, écureuils...), tout un écosystème indépendant en plein centre ville.
Parmi les plantes vertes décoratives, il y a les arbustes aux fleurs délicates et resplendissantes, aux fruits étranges servant de légumes, de fruits bien sûr, d'épices, et encore de médicaments traditionnels (souvent en décoction), la phytotérapie étant toujours traditionnellement pratiquée en Indonésie.

Je vous invite donc à venir faire un petit tour de ce jardin extraordinaire.

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vendredi 14 août 2009

2 avril, arrivée à Jakarta

Quelques turbulences ont secoué l'avion dans cette fin d'après-midi orageuse, mais l'atterrissage à Soekarno-Hatta s'est effectué sans problème. Un bon point à la KLM pour ce voyage : l'avion très récent paraît sûr, l'ensemble de l'équipage est expérimenté, disponible et souriant.

L'aéroport international de Cenkareng est original par sa déco très indonésienne, mais il y manque ce qui permettait de dire, les yeux fermés, que l'on était bien en Indonésie : l'odeur caractéristique des cigarettes aux clous de girofle, les "kretek" (nom-onomatopée évoquant le crépitement singulier que font ces cigarettes au papier sucré en se consumant) ... la lutte anti-tabac est internationale !

Munis de nos formulaires de douane, nous fonçons vers le bureau des visas : 25 dollars (au lieu de 40€ + les frais postaux en demandant à l'Ambassade d'Indonésie à Paris) pour un séjour touristique d'un mois. Le timbre collé sur le passeport, nous nous dirigeons vers les guichets pour les formalités douanières. Nous sommes dans les premiers ; Tuti passe d'abord, je la suis. Je salue le préposé en uniforme d'un "selamat sore" (bonsoir): il me pose alors quelques questions en Indonésien sur la durée de notre séjour et j'apprécie de pouvoir lui répondre dans sa langue ... "non, je n'ai rien oublié" et c'est tant mieux !

Il faut maintenant récupérer les valises ; le tapis roulant défile devant nous et il semble que les nouveaux haji soient prioritaires sur les autres passagers : leurs valisettes, toutes semblables, et leurs bidons de 20l de "air zamzam" (eau sacrée de la Mecque) sortent en premier et sont immédiatement pris en charge par une cohorte de porteurs zélés. Patientons ... nos valises arrivent enfin, immédiatement embarquées sur un chariot.

La sortie est là : à droite, on tourne un film, à gauche , les familles attendent. Je reconnais notre neveu Manggar qui nous a rendu une très courte visite l'an passé mais je n'ai pas vu mon beau-frère Eddy qui s'est faufilé auprès de nous, dans la zone encore réservée à ceux qui débarquent.

J'agite le bras pour saluer tous les membres de la famille venus nous attendre et que je reconnais au fur et à mesure qu'ils se montrent. Tuti, elle n'a rien vu : heureusement, Eddy surgit devant elle. Accolades et embrassades pour ces retrouvailles émouvantes après une longue période sans se voir (13 ans en ce qui me concerne) ; certes toutes mes belles-soeurs et nièces portent maintenant le hijab ou le foulard-bonnet, mais cela n'empêche pas de se faire la bise !

La chaleur moite de Jakarta nous tombe dessus. Nous sommes vite délestés de nos bagages par les hommes de la familles. La voiture la plus vaste et confortable (avec chauffeur et climatisation) nous est destinée : c'est celle de l'aîné des neveux, Wishnu, cinéaste-publicitaire.

Nous quittons la zone de l'aéroport. Ce ne sont qu'autoroutes, ponts routiers et bretelles de raccordement ; plus nous nous approchons du centre de la capitale, moins je m'y retrouve. La ville a poussé en hauteur surtout, et paraît nettement plus propre et éclairée. La circulation impressionnante, semble moins livrée aux "épaves ambulantes" et plus organisée. Les modèles de marque Toyota, inconnus chez nous et spécialement conçus pour les familles nombreuses, dominent largement le marché automobile indonésien.

Je ne reconnais plus l'itinéraire qui nous mène à la maison familiale mais une fois arrivé, je retrouve mes repères au milieu de toutes les carrioles des "kakilima" (marchands ambulants). Nous descendons de voiture devant le "polsek" (commissariat de police) du quartier et empruntons le "gang" (ruelle piétonne et cycliste) menant à la maison. J'y suis !!!

La maison est ouverte mais nous nous annonçons, comme tout visiteur, par un "assalam alaikum" (que la paix soit avec vous) sonore auquel les hôtes rétorquent le "malaikum salam" de bienvenue. Nous entrons. L'accueil de mes 4 belles-soeurs présentes est chaleureux : on s'embrasse comme du bon pain et le hijab n'y change rien ! Deux autres beaux-frères sont aussi là. Après les échanges de nouvelles, il est temps de "passer à table"...






A dire vrai, passer à table n'est pas dans les habitudes de la famille ; la table en question sert plutôt de buffet. Rien ne manque : mie goreng (vermicelles sautés avec légumes, viande, épices), nasi putih (riz blanc), nasi wuduk (riz au lait de coco), ayam goreng (poulet sauté), fu yong hai (omelette chinoise), capcai goreng (légumes sauté), sambal goreng tempé (pâte de soja sautée au piment), tahu goreng (taofou, fromage de soja frit), saus kacang (sauce cacahuète), sambal-sambal (sauces diverses à base de purée de piment), lumpia (nems à l'indonésienne, garnis de légumes), différentes sortes de pâtisseries et douceurs locales, le tout arrosé de thé chaud ou froid ...
Considéré comme "l'invité d'honneur", il m'incombe d'aller me servir en premier et de "faire honneur" aux plats proposés ... j'y reviendrai 3 fois !!! Son assiette remplie, on va s'asseoir avec qui on veut, dans un fauteuil, sur la banquette, sur une chaise de la terrasse d'entrée, en papotant de tout et de rien. Je suis soulagé, mon indonésien est bien ancré.
Chacun à son tour va faire sa prière dans la petite pièce réservée à cette effet ; puis ceux qui habitent un peu loin quittent les lieux. Je vais prendre ma douche casserole, rafraîchissante et revigorante ; pour les Indonésiens il se fait tard et pour nous la fatigue du voyage se fait sentir. Nous allons nous coucher dans l'ex-chambre de Mamy ; un ventilateur au plafond nous donne une légère sensation de fraîcheur tout en éloignant les moustiques voraces... à quatre heures du matin, l'appel à la prière de la mosquée mitoyenne ne manquera pas de nous dégourdir les oreilles !

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Escale à Kuala

Escale technique : enfin, on va pouvoir se dégourdir les jambes. On est tout près du but, mais on doit tout de même franchir l'Equateur pour passer dans l'hémisphère sud.
La température extérieure est de 27°C ... mais il est difficile de s'en rendre compte, on ne circule qu'en milieu fermé climatisé.
Nous nous dirigeons directement vers la salle de transit et, pour la première fois, le portique sonne ; cela me vaut une "fouille au corps", sans doute s'agit-il simplement des anneaux métalliques de mes lacets de chaussures.
Quelques passagers ont pris le métro-navette pour d'autres satellites : ils sont remplacés par des Indonésiens en tenue de pélerin revenant de La Mecque.
Dehors le ciel s'est assombri, un orage tropical éclate.
Nous regagnons le Boeing 777 (avion qui donne vraiment une impression de puissance en toute sécurité) avec un nouvel équipage, direction Jakarta ...
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jeudi 13 août 2009

Au-dessus des nuages

Nous avons trouvé nos places au milieu de l'allée centrale comportant 4 sièges; les rangées latérales en ont 3. On se sent un peu à l'étroit dans cet avion qui s'est rempli de 425 passagers. Un asiatique prend place à ma droite et bientôt engage la conversation en Indonésien, mais à la question de savoir s'il rentre pour les élections en Indonésie, il répond qu'il est Malaisien.
L'avion décolle avec 15 minutes de retard. sur l'écran digital devant nous l'altitude au moment du décollage se situe à -8m et nous avons 10700 km à parcourir d'une traite avant la prochaine escale de Kuala Lumpur... 11h25 de vol : long, long dans cet espace réduit ne permetteant guère de s'étirer. Heureusement, un apéritif nous est servi. L'hôtesse batave a la main particulièrement lourde (1/3 de gin, 2/3 de tonic et une rondelle de citron) pour servir le "gin-tonic commémoratif" à Tuti qui se délecte de ses amandes grillées-fumées tandis que j'attends mon tour, assis dans la moitié gauche de l'avion et dépendant d'une autre hôtesse qui n'est pas encore arrivée à ma hauteur. Déjà Tuti se sent un peu "partie" (elle n'en dormira que mieux, pense-t-elle) alors que je me fais servir une "vodka-orange (tout aussi commémorative)" très en accord avec les fameuses amandes.
Les plateaux repas arrivent. Tuti choisit un curry d'agneau avec du riz; pour moi, qui fait partie de la moitié gauche de l'avion, le choix est simple : il ne reste qu'un plat végétarien à base de semoule. Ni bon, ni mauvais ! Juste un peu étouffe-chrétien ; la petite bouteille de rouge tombe à point nommé.
Après ce dîner, un bon film en guise de somnifère (comme à la maison) fera l'affaire. Tuti visionne "Marie-Antoinette", moi un truc pas terrible dont le titre m'échappe, avec Jessica Parker Brown ... 1h du matin, mes voisins ont sombré dans les bras de Morphée, mais pour moi, impossible de fermer l'oeil. Rien de plus vain que de se forcer à dormir quand le sommeil n'est pas au rendez-vous. Tuti a aussi un peu de mal malgré le "gin-tonic plombé": c'est surtout à cause de son fauteuil qui ne tient pas la position inclinée.
A 3h30, l'hôtesse nous propose une glace ou une soupe de nouilles chaude. Rien d'autre à faire, nous optons pour la crème glacée au caramel et un verre d'eau. L'écran digital nous informe que nous volons à 1068 km/h au-dessus du Pakistan, à une altitude de 10650m, par -52°C ... même pas froid ! Complètement réveillé, je remets un film, "Australia", dont je rate finalement une bonne partie puisque je ne vois que la fin (happy end, of course). Tuti, malgré sa position inconfortable continue sa nuit.
Il est 6h30 : les rampes lumineuses de la cabine se rallument, les hôtesses proposent des boissons fraîches. Nous survolons maintenant la Birmanie ; il ne fait plus que -42°C et la vitesse est de 982km/h seulement. Les serviettes brûlantes sont les bienvenues pour un débarbouillage matinal. Petit à petit les passagers se réveillent et c'est le défilé devant les toilettes ; Tuti et moi sommes pris en sandwich entre 2 gros dormeurs ... difficile de tenter une sortie ! Un jeune enfant braille 2 rangées devant.

Nous arrivons enfin en Malaisie!
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Immediat boarding

Nous attendons notre tour et je remarque que le mot "kantoor", bureau en Néerlandais, a trouvé sa place en Indonésien avec un "o" de moins.
Le douanier, sympathique et efficace, répond à mon "bonjour" par un "bonsoir" plus à propos. Le contrôle administratif passé sans encombre, quelques centaines de mètres de tapis roulant plus loin, nous voilà devant la "gate E20"; le vol de la KLM pour Jakakarta via Kuala Lumpur est bien inscrit sur l'écran bleu. La boîte de chocolats intrigue aussi les douaniers néerlandais et mon sac est fouillé par les rayons X une seconde fois en position couchée.
La salle d'embarquement est vide, mais va se remplir totalement tandis qu'à l'extérieur, le personnel de piste s'affaire autour de notre Boeing 777. L'équipage fait son apparition 3/4 d'heure avant l'heure, hôtesses et stewards vêtus de bleu ciel. Pour embarquer, priorité aux familles accompagnées de jeunes enfants.
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samedi 8 août 2009

A Amsterdam ...

... la Chine, l'Afrique et l'Islam
sont réunis et toutes les races enfin s'embrassent à Amsterdam.
(Guy Béart)


Après avoir survolé le port de Rotterdam avec ses raffineries et ses pétroliers à quai, les polders couverts de serres et de cultures bien rangées, nous atterrissons à Schiphol.

Cet aéroport est immense et les hectomètres parcourus sur tapis roulant nous donnent l'impression d'avancer très vite ; notre correspondance est à la porte E20. Nous suivons les panneaux dans une foule bigarrée, les yeux levés vers ces enseignes lumineuses jaunes qui indiquent le chemin.

Les duty free regorgent de parfums, alcool et autres cigarettes mais le plus surprenant, ce sont les bulbes et les graines de toutes sortes qui font l'étalage de certaines boutiques.

Et puis la circulation piétonne se bloque, ça bouchonne ! Nous prenons le bout de la file qui avance assez vite vers le contrôle des passeports.

C'est parti !

La porte 21D s'ouvre enfin sur la passerelle d'accès à l'avion...



Le commandant de bord fait lui-même l'accueil en compagnie d'une hôtesse, mais que fait Tuti courbée de la sorte?
Serait-ce la politesse à la Javanaise ?
Je crois plutôt qu'elle ramasse son journal.
Allez, on avance, on avance !
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Arrivés un peu avant quinze heures à l'aéroport, nous gagnons le hall des départs. Nos billets délivrés par les bornes électroniques , nous faisons enregistrer nos deux valises.
Un jeune contôleur, plutôt zélé et pas très aimable, me fait quitter ma chemise avant de passer sous le portique qui reste muet. Par contre,la contôleuse s'intéresse à une boîte de chocolats en demandant à qui nous la destinons : sympa. RAS, direction contrôle passeports puis salle d'attente.
Les banquettes rouges sont vides, les boutiques "duty free" désertes. Nous devons patienter : Tuti s'instruit à contre-coeur du mode d'emploi de son APN, je lis quelques articles de journaux.
Nous embarquons finalement à l'heure dite.

vendredi 7 août 2009

voyage voyage ...

 
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Avion d'avril

Nous voilà à pied d'oeuvre ; treize ans que j'attends ce retour en Indonésie !
Les tarifs très attractifs trouvés sur Internet, hors période de vacances (privilège des retraités), nous ont fait réagir au quart de tour, un mois auparavant. Le billet électronique nous est parvenu dès le lendemain de la commande par courriel. Il nous restera à demander nos visas en arrivant à Jakarta.

Depuis mon dernier voyage là-bas, tant de changements sont intervenus aussi bien dans la famille que dans le pays lui-même, que j'ai hâte de m'y trouver, non sans une certaine curiosité. Mais d'abord un long vol nous attend.

mercredi 5 août 2009

Il y a un début à tout !

Bonjour,

je me lance dans la création d'un blog : c'est nouveau pour moi et je risque de "patiner" un peu au début...
J'espère pouvoir faire partager mes impressions de voyages aux internauts qui voudront bien se donner la peine de le visiter.


Il sera consacré au récit de notre séjour en Indonésie (à Tuti et moi) , en avril dernier, sous forme d'un journal de voyage, illustré de nombreuses photos. J'espère que les personnes à qui j'ai signalé son existence comprendront qu'il ne s'agit pas d'un guide de voyage mais bel et bien un carnet de route, montrant la vie à Jakarta, des aspects touristiques à Bali certes, mais pas seulement.

Bon "voyage" et n'hésitez pas à faire des commentaires pour dire ce que vous pensez et poser vos questions.

Merci de votre visite. Armel


*A propos du titre "aki-mel go-blog":
il faut savoir que mes affinités avec l'Indonésie sont d'ordre sentimentalo-familial, d'où le "aki" soundanais qui signifie "grand-père" (c'est ainsi que mes nombreux petits neveux et nièces indonésiens m'appellent) et le "mel" qui est un raccourci de Armel, mon prénom breton. Quant à "go-blog", c'est un jeu de mots que les "indonésiannophones" comprendront... à moins d'être goblok !