samedi 22 août 2009

à Bandung

Tuti et sa copine Ina ont décidé d'aller à Bandung, capitale du pays Sunda, à 180 km de Jakarta. Aller-retour dans la journée, c'est maintenant très faisable avec l'autoroute. Avant, il fallait au minimum 4 heures ; on pouvait admirer de superbes paysages mais la route sinueuse était très dangereuse, maintenant, ça prend 2 heures.
Oki, fils cadet de Yani, sera notre chauffeur : il connaît bien Bandung. Danu, 3ème fils d'Emma pourra le relayer. Au total, nous serons 6 dans la voiture, Tine nous accompagnant.
Direction Cikampek, sur une autoroute à 4 puis à 3 voies, mais avec plusieurs kilomètres de travaux ce qui provoque des ralentissements et aussi des prises de risque inconsidérées : changements de file, slaloom, utilisation intempestive de la bande d'arrêt d'urgence (où stationnent bien souvent des camions ou des automobiles en panne). Parfois, il vaut mieux fermer les yeux !

Ina a apporté des gâteaux bizarres, comme de petites crêpes gluantes vert tendre faites de farine de riz, farcies de sucre de palme et de noix de coco, servies avec un jus parfumé au durian...étranges ces "kueh serabi", mais ils se laissent bien manger, encore tièdes.

Arrivés à Cikampek, direction Bandung via Jatiluhur. A l'entrée de Bandung, ça bouchonne. Oki, patient, se sort très bien d'affaire pour nous conduire dans un petit restau très prisé des locaux pour ses nouilles et ses pâtés de soja, d'où son nom : Batagor ("bakso tahu goreng").

Il s'agit en fait d'un retau ouvert sur la rue, sa terrasse couverte de bâches tendues abritant quelques longues tables étroites entourées de tabourets en plastique. Chacun passe sa commande ; pour moi, ce sera un "mie kocok" (nouilles brassées) et un jus d'avocat. Il y a aussi une sorte de " tahu siomay"(pâté de soja et viande) et plein de jus de fruit divers (sirsak, jambu, nanas)...et du thé. Les autres engloutissent leur plat ; j'ai toujours l'impression d'être à la traîne (!) et puis quoi, je profite des chansons (des standards indonésiens ou anglais) admirablement interprètées par deux musiciens du cru. Ils n'auront pas volé leur pourboire à notre sortie.

Nous reprenons la voiture ; un "tukang parkir" se charge d"arrêter la ciculation pour nous permettre de sortir sans souci de notre emplacement. Ces préposés au parking peuvent être 2 ou 3 , chacun respectant le territoire de l'autre (quelques mètres de trottoir) et gagnant ainsi leur vie (1000 à 2000 rupiah, en général, par voiture garée). C'est un petit job réglementé, les tukang parkir revêtant maintenant un uniforme : en tout cas plus humain que nos parcmètres automatiques qui ne nous garantissent pas une sortie sécurisée.

Après une pause "sholat" (prière) à la grande mosquée pour Ina, Tine, Danu et Oki, ce dernier nous conduit dans magasin spécialisé dans des sortes de maquettes représentant les "gerobak" ou les "toko" (charettes ou boutiques) des petits marchands indonésiens. Ce sont des trésors de précisions que seules les mains d'habiles ouvrières sont capables d'exécuter, comme celle de cette toute jeune fille en train de confectionner des noix de coco (de la taille d'un petit pois) avec quelques fibres et de la colle. Le réalisme de ces maquettes est saisissant (voir photos).

En sortant du magasin, on dirait que le ciel va nous tomber sur la tête et en effet, de grosses gouttes commencent à gicler autour de nous ; nous avons juste le temps de sauter dans la voiture quand l'orage éclate de toute sa force. Les piétons, cyclistes et autres motocyclistes fatalistes poursuivent leur route... question d'habitude ! Certains se couvrent de grands plastiques ; déjà les rues se transforment en rivières, mais heureusement l'orage est de courte durée. Quand nous parvenons à retrouver Randy, le fils d'Ina, la pluie a presque cessé.

Nous prenons ensuite la direction d'une patisserie réputée, pour quelques provisions spéciales. Dans ce magasin moderne, toutes sortes de gâteaux : certains, garnis de beurre aux couleurs fluo, évoquent des scènes de foot, de BD mais ne donnent aucunement l'envie d'en manger ; les autres rayons sont heureusement garnis de produits plus "indonésiens". D'une manière générale, la pâtisserie n'est pas (à mon avis) ce que la cuisine indonésienne fait le mieux, sauf quand il s'agit de spécialités très locales à base de farine de riz, de noix de coco et de "gula jawa"' à consommer sans délai. 

Pour changer, Ina tient à nous offrir à manger dans "rumah makan khas sunda" (restau de spécialités sundanaises)... en route donc pour une nouvelle dégustation. Le restau "Ma'Uneh" se trouve sur les hauteurs de la ville (jalan Dr. Setiabudi n°159).
On choisit plusieurs plats exposés dans la banque vitrée (tout est appétissant), sans oulier les coupelles de "sambal" puis on s'installe dans une salle au décor agréable et encore peu fréquentée en cette fin d'après-midi. Le fait d'utiliser ses doigts apporte un petit plus au plaisir de manger et les Indonésiens ne s'en privent pas, même si les couverts sont disponibles... je brave donc les interdits de mon enfance et me lance à mon tour, ce qui se révèle parfois cocasse quand on a pas trop l'habitude de manger du riz de la sorte.
Le repas terminé, direction un ensemble de magasins d'usine où il y a foule. A l'extérieur, un petit bassin avec d'énormes poissons rouges qui viennent se faire caresser le museau... étonnant ! A l'intérieur, il y a tous les styles de vêtements pour enfants et adultes. On y trouve aussi des marques de chaussures très connues à des prix imbattables. Le petit Nino aura de quoi se vêtir !
La nuit est tombée et il faut mainenant revenir à Jakarta; Danu prend le volant : sa conduite est beaucoup plus nerveuse que celle d'Oki, mais la fatigue aidant nous sommes plusieurs à "piquer du nez" pendant le trajet.
"Malam minggu" : c'est la fièvre du samedi soir et pour les jeunes Jakartanais c'est la sortie de la semaine. Des motards surgissent de toute part, souvent de jeunes couples d'adolescents, ignorant les règles élémentaires du code de la route (le permis moto s'achète et ne fait l'objet d'aucun examen) ; même si les motos sont de petite cylindrée, le danger est permanent et tout le monde s'en accomode.
Après cette épuisante sortie bouffe, "mandi" (la douche) ne sera pas un luxe !
L'album "à Bandung" ne vous permettra hélas pas de vous faire une idée physique de cette grande ville d'Indonésie... bon appétit quand même !

1 commentaire:

  1. Superbes, les photos de "voitures-restaurant" à Bandung - ainsi que l'ensemble des autres photos.

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