lundi 21 décembre 2009

Goa Gajah, Gianyar, Jimbaran

Tuti s'inquiète de savoir comment retrouver notre neveu Oki. Aller le chercher à l'aéroport va obligatoirement nous faire "gaspiller" une demi-journée de visite. La liaison entre Ubud et Jakarta par portable fonctionne parfaitement : Oki va se débrouiller pour nous éviter un déplacement pénible jusqu'à "Ngurah Rai International Airport" en utilisant les transports locaux pour se rapprocher de nous. Ils nous appellera une fois arrivé à Bali.

L'idéal serait de lui trouver une chambre à Wena Homestay ; la chance est avec nous puisque "la râleuse" s'en va et libère sa chambre dans l'autre bungalow. Tuti négocie la location pour 70000 Rp avec l'accord d'Oki.
Tous ces petits problèmes résolus pour le mieux, nous voilà partis pour Goa Gajah après avoir fait remplir de "premium" le réservoir de notre Karimun. Le site se situe à 2 km d'Ubud. Il est encore tôt, 9 heures du matin, le parking est pratiquement vide et les boutiques de souvenirs pas encore ouvertes. Munis du ticket d'entrée (6000 Rp) et du sarong de circonstance, nous gagnons le site en contrebas du parking.
"Goa Gajah" signifie "grotte de l'éléphant" : en dehors des éléphants importés de Sumatra dans le cadre d' Elephant Safari Park (voir article "Marché et volcan"), aucun pachiderme n'a jamais vécu à Bali. L'explication du nom de la caverne pourrait se trouver dans le fait qu'elle se situe dans la vallée de la rivière Petanu jadis appelée "fleuve de l'éléphant" ; pourquoi ne pas penser aussi à son contenu ?... on va le voir!

En arrivant sur l'esplanade, à gauche du chemin d'accès, des tas de pierres empilées sont présentées comme les ruines de l'ancien temple détruit par une éruption du Gunung Agung. A droite un "balé" récent, de bonne taille, mais c'est d'abord vers un bassin en pierre à double réservoir, alimenté chacun par trois nymphes déversant l'eau de leur "guci" (jarre) que nous nous dirigeons. Ces fontaines n'ont été retrouvées qu'en 1954 par un groupe d'archéologues néerlandais, mais le mystère demeure quant à l'origine de leur construction. L'endroit est agéable et rafraîchissant, les poissons rouges ont l'air de s'y plaire !


Sur la gauche, l'entrée de la grotte ("goa") est facilement repérable grâce à une façade où le maître sculpteur a donné libre cours à son imagination débordante. Un démon dont on ne voit que la tête semble écarter de ses gros doigts pressés sur sa joue droite des motifs végétaux où se mêlent quelques animaux étranges et têtes humaines grimaçantes. Les sourcils arqués et marqués, les yeux exorbités, le nez rond et épaté, le monstre ouvre son immense gueule sur le conduit ténébreux de la caverne. Le style débridé de la sculpture prend beaucoup de liberté en regard des thèmes habituels de l'art hindo-javanais. Bien que n'étant pas spécialiste, il me semble  que s'exprime dans cette façade délirante tout l'imaginaire - que l'on retrouve par ailleurs dans l'expression picturale et musicale - qui caractérisent l'art balinais ...
Mais pénétrons maintenant dans l'obscurité de cette grotte qui pourrait, elle aussi, avoir été creusée par l'ongle de notre fameux géant "Kebo Iwa" (oncle buffle),  auquel il est fait allusion dans l'article précédent.
Goa Gajah (album), redécouverte en 1923, toujours par des archéologues néerlandais, daterait du XIème siècle ; il s'agirait vraisemblablement d'un lieu destiné, à l'origine, à la méditation des moines bouddhistes.

Le plan de la caverne forme un "T" : un couloir transversal est perpendiculaire au tunnel d'entrée. Dans le fond gauche, une niche abrite une statue de Ganesha, dieu de la sagesse à tête d'éléphant (explication la plus simple pour le nom du lieu), à l'opposé, dans une autre niche, 3 effigies de la trimurti (les dieux Brahmâ, Vichnou et Shiva n'étant pas représentables) dans une 1ère hypothèse ou des vestiges de lingam, symbole phallique de Shiva, dans une 2ème hypothèse (dans ce cas la yoni n'est pas loin, mais où ?). Le socle des sculptures est entouré d'une pièce de tissu tricolore : blanc, rouge, noir. De même, un foulard de chacune de ces couleurs ceint  les supposés lingam. Sur la paroi face à la sortie sont creusées des niches réservées, sans doute, à la méditation des sages. Des offrandes simples sont déposées au pied les statues.
Nous ressortons au grand jour et jetons un oeil sur les très anciennes sculptures datant de la création du temple, à proximité de la grotte. Il y a une entre autre d'Hariti, ogresse dévoreuse d'enfants, convertie par la parole convaincante de Bouddha en déesse protectrice de ses ex-victimes, devenue symbole de fertilité ... comme quoi, il ne faut jamais désespérer de l'enseignement !!!
Je vous laisse méditer sur ces belles paroles,  tout en vous baladant un court instant dans la vallée toute proche de la rivière Petanu, longtemps maudite dans les légendes balinaises, mais heureusement réhabilitée pour irriguer de la plus belle manière les rizières environnantes...ouf ! En route pour la promenade (album).

Une petite anecdote : une ouvrière, transportant sur son crâne trois parpaings de ciment (et oui, c'est comme ça à Bali, les femmes se chargent des tâches les plus harassantes !) s'arrête près de moi pour me signifier qu'elle adore les poils de mes épaules et me montre fièrement ceux qu'elle a sur les mollets (phénomène plutôt rare chez les femmes indonésiennes).  Joignant le geste à la parole, je lui montre que mon système pileux n'est pas en reste côté gambettes et me compare à un "monyet" (singe) : elle repart en éclatant de rire, la charge sur sa tête ne vascillant pas d'un pouce ! C'est quand même "sympa" de pouvoir s'exprimer dans la langue du pays, ça change tout !...

Notre visite terminée, nous voilà partis pour Gianyar (album), capitale administrative et commerciale du district du même nom. La spécialité de la ville, qui n'a guère la vocation touristique, serait plutôt le textile. Autrefois, on trouvait facilement des ateliers de tissage que l'on pouvait visiter, au bord de la route principale, à l'entrée ouest de la ville. Aujourd'hui, ce sont surtout des "show-rooms" de luxe qui attendent le touriste, apparemment sans trop de succès. Les tissus sont des "ikat", "endek" à Bali, et certains sont du plus bel effet : ces cotonnades sont souvent vendues au mètre et leur prix varie selon la qualité du fil, la complexité et la finesse du tissage.
Là encore, la ville paraît plus propre, mieux aménagée. Nous nous garons devant l'entrée du "pasar umum"  (marché public). Les marchandes de fleurs, fruits, légumes sont installées à même le sol. Il y a deux bâtiments à un étage dans lesquels on aperçoit des tas de marchandises variées...mais nous n'avons pas le courage de pénétrer à l'intérieur. Un peu plus loin, un espace est réservé aux "gerobak" (carrioles) bleues des marchands ambulants ; une fumée bleue elle aussi s'échappe de quelques grils à "saté" (brochettes) embaumant l'air d'une odeur appétissante. Un peu plus loin, Tuti essaie sans conviction de marchander un tissu "endek".
Nous rejoignons la voiture garée juste devant un restaurant dont la spécialité semble être le "babi guling" ; c'est appétissant, ça me tente, mais les conditions d'hygiène dans lesquelles la marchandise est présentée (emballée dans du papier journal !) nous font renoncer à cette gourmandise...dommage !

De retour à Ubud, Oki nous fait savoir qu'il a atterrit et qu'il prend le bus pour Gianyar. Nous voilà donc repartis d'où nous venions ; nous avons un peu de temps et nous retournons au "pasar umum" où j'ai repéré des poupées de cérémonies, bien colorées, que je trouve très décoratives. Dans un premier magasin, la marchande ne baisse pas son prix (175000 Rp) ; dans le deuxième "toko", le prix tombe à 135000 Rp "sepasang" (10 euros le couple)...ça fera un cadeau original !
Pendant ce temps Oki nous annonce son arrivée au "terminal bis" (gare routière) non pas de la ville de Gianyar, mais de  Batubulan, commune du district de Gianyar mais se situant juste à la sortie Est de Denpasar, à une trentaine de kilomètres de là ! Il devra patienter avant que nous arrivions.
Nous voilà à la gare routière où Oki nous attend ; je lui propose de prendre le volant, ce qu'il fait volontiers. Nous prenons la direction du "temple mère" de Besakih ; mauvaise inspiration ! Tout au long de la route qui grimpe sur les pentes du Gunung Agung, nous croisons plein d'autobus chargés de Balinais dans leur tenue blanche de cérémonie. Kuningan n'est pas terminé, mais peut-être qu'en milieu d'après-midi, il y aura moins de pélerins ... erreur ! à 7, 8 kilomètres de l'arrivée un ralentissement se forme. Un peu plus loin, c'est carrément un bouchon rendu encore plus inextricable par l'indiscipline des chauffeurs qui doublent tant et plus la file de voitures arrêtées, sans visibilité.
Plus aucun véhicule ne descend : notre visite semble bigrement compromise ! Las, nous décidons alors de faire demi-tour ; Oki nous invite à manger à Jimbaran, au Sud de l'aéroport, en espérant arriver avant le coucher de soleil.

Plus nous nous approchons, plus la circulation se densifie ; elle devient même infernale dans ce secteur touristique où l'on peut voir les "bulé" à moto, 
encombrés de leur planche à voile, se comporter sur la route comme jamais ils n'oseraient le faire dans leur propre pays. Nous finissons par arriver sur la plage de Jimbaran (album) juste au crépuscule.

Nous nous garons pour faire quelques pas sur la plage ; comme je m'approche de l'eau, deux jeunes filles m'interpellent ; je finis par comprendre dans leur Anglais fortement "chinoisé" que l'une d'elles souhaite se faire prendre en photo avec moi. J'accepte de bon gré et, au moment où la photographe appuie sur le déclic, une vague vient me recouvrir les pieds. Tout le monde rigole et nous en sommes quittes pour reprendre la pose.

Oki tient à nous conduire dans un restaurant "sea-food" qu'il a expérimenté avec ses copains. Nous "tournons" un peu pour le retrouver car il n'en manque pas. Nous entrons dans un parking bien rempli ; il s'agit en fait d'un complexe de restauration spécialisée dans les poissons et fruits de mer. Plusieurs enseignes mais tous fonctionnent sur le même principe. Nous choisissons nos "proies" vivantes pour les faire griller : calamar dont la taille imposante autorise 2 cuissons différentes (grillé et frit), une quinzaine de gambas et un joli poisson.
Nous allons prendre place à une table sur la plage, tout près de l'océan. Des bougies éclairent les tables tandis qu'une armée de lumignons peuple le sable dans la nuit. 
Dans le restaurant voisin, seulement séparé du nôtre par une légère barrière végétale, une promotion de jeunes Indo-sino-australiens, plutôt bcbg, semble fêter ce que l'on suppose être l'obtention de leur diplôme. Chacun y va de son petit discours, remerciements au professeurs, applaudis comme il se doit une fois prononcé.
Notre repas arrive enfin : tout est très appétissant ! Le riz est présenté dans un panier en bambou tressé avec quatre petits bols de "sambal" : halus (purée de piment), kasar (piments grossièrement écrasés), kecap manis (sauce de soja sucrée), et bawang putih halus (aïl ecrasé).

Tandis que nous attaquons ce repas pour le moins délicieux, un groupe de six musiciens donne la sérénade pour les étudiants voisins ; ils chantent et jouent des standards de la musique internationale et à la demande. Bon sang, ce repas est un régal : je m'en lèche "les cinq doigts et le pouce". Quand Tuti "m'oblige" à terminer les brochettes de calamars et les gambas, j'ai peu de difficulté à relever le défi ... vraiment savoureux avec ces sambal "cukup pedas"
(assez relevés). Je finis mon verre de thé pour faire glisser et il ne reste plus qu'à rentrer à Ubud : heureusement, Oki est un bon chauffeur, merci ! 

On imagine aisément que l'endormissement après une telle journée - et surtout un tel festin - ne devrait être qu'une formalité. Nos voisins de chambre, un "bulé" d'un âge certain, genre "qui a roulé sa bosse dans les bars enfumés" et sa jeune "accompagnatrice"  asiatique ("kupu-kupu malam" ? / papillon de nuit ?) ne nous laissent aucun doute sur leur activité nocturne ! L'épaisseur de la cloison se montre insuffisamment isolante, phoniquement parlant, pour nous épargner la nature de leurs ébats. Les (ré)jouissances semblant vouloir se prolonger, Tuti finit par protester : l'effet "seau d'eau" escompté ne se fait pas attendre et calme la nuit, permettant au sommeil réparateur de pouvoir enfin nous gagner. Désolé m'sieur dame !

"Selamat tidur" (dormez bien) !   

lundi 14 décembre 2009

Tirta Empul, Gunung Kawi

Rappel à l'usage des visiteurs:
Ce blog est un récit de voyage, un journal de bord, il n'est ni un catalogue ni un guide touristiques ; j'y mets ce qui me semble informatif certes, ce que je trouve intéressant, amusant à dire, des impressions et sensations objectives ou affectives, avec les bons et les moins bons moments qui font partie intégrante du voyage, ainsi que quelques souvenirs tenaces ... bref, rien que du vécu ! Pour celles/ceux que le texte importune, les albums-photos sont aisément accessibles par les liens.


Ceci dit, mes fonctions digestives m'autorisant à nouveau les déplacements, nous pouvons repartir vers Tampak Siring, au Nord d'Ubud.

Bizarrement, c'est d'abord à Sukawati, dans la direction opposée, que nous nous rendons, suite à une nouvelles erreur "d'aiguillage": pas très grave tout ça, puisque nous ne sommes astreints à aucun programme précis dans nos visites et qu'après tout rien ne nous presse !



Sukawati est une localité connue pour son marché, "Pasar Seni", où quotidiennement les artisans tiennent leurs boutiques de produits locaux, accessoires et vêtements traditionnels pour les cérémonies religieuses. Nous y faisons halte dans le but d'y trouver des T-shirts dans un tissu particulièrement souple et léger. Tuti en a repéré dans une échoppe et me demande de ne pas la suivre afin de pouvoir plus facilement discuter les prix, à l'indonésienne. Elle obtient un tarif moins élevé que celui aperçu à Jakarta et conclut l'affaire. Mais quelques boutiques plus loin, on lui proposera un prix encore plus bas : bref, prendre le temps de faire plusieurs boutiques avant de se décider !




Nous pénétrons dans le marché couvert ; les marchandises débordent de partout, des montagnes de tissus et vêtements semblent tenir miraculeusement en piles vertigineuses, les souvenirs bas de gamme attendent sans grand espoir la venue de touristes sans goût. Décidément, le sens artistique si raffiné des Balinais semble avoir déserté ce marché où, autrefois, l'on pouvait trouver de l'artisanat de qualité à des prix intéressants. Maintenant, il y a tant de marchandises que l'on ne voit plus rien, même pas les vendeurs assoupis entre les monceaux d'articles poussiéreux. Comment peuvent-ils vivre de leur commerce avec une telle concurrence et à des prix aussi bas ? Les sollicitations ne manquent pas et nous ressortons de ce "dédale marchand" avec quelques bricoles typiques. Retrouver la chaleur extérieure devient presque agréable après le passage dans cette étuve à la fois sombre et oppressante. Ma chemise est trempée : j'ai l'impression que l'eau absorbée régulièrement ressort aussitôt par mes pores.
Après une visite des boutiques extérieures, nous partons à la recherche d'un petit restaurant et arrêtons notre choix chez "un chinois" de la rue principale. Rien de particulier à signaler. Quand nous reprenons la voiture, nous avons juste l'impression de pénétrer dans un four... cette fois direction Tampak Siring, à une trentaine de kilomètres au Nord.





La route monte régulièrement et après avoir dépassé la bourgade, nous prenons la direction des sources sacrées de Tirta Empul. A proximité, deux possibilités s'offrent à nous : la route du bas qui semble conduire directement à un grand parking et celle du haut pour laquelle nous optons. Nous arrivons directement devant une entrée du "Pura Tirta Empul", un des temples les plus importants de Bali. Nous garons gratuitement la Karimun sous de grands arbres qui abritent quelques vendeurs de boissons fraîches.
Pour entrée dans l'enceinte du "pura" nous devons revêtir le sarong obligatoire que nous tendent les gardiens de l'endroit. Un groupe de Balinaises sort par un grand porche que nous empruntons à notre tour pour découvrir un bassin pourvu de fontaines à jets continus sous lesquelles femmes et hommes se purifient. On attribue des pouvoirs magiques et curatifs à ce fluide cristallin jaillissant des bouches d'eau. Dans un bassin voisin, plusieurs remous de sable gris troublent à peine la transparence de l'eau : s'agit-il d'un phénomène volcanique ? nous sommes sur les pentes du grand Gunung Batur. La légende liée à ces sources est toujours aussi vivace pour les Balinais. Tous les visiteurs peuvent profiter de ces bains publics librement mais en restant vêtu de manière décente.



A flaner dans ce site nous découvrons un grand nombre de "balé" ou "balai" (pavillons/autels) très ouvragés, richement décorés, anciens ou récemment restaurés, avec des toits en "alang alang" (chaume) noir neufs. Les allées sont bordées d'une statuaire classique où se succèdent des sculptures anciennes, représentant les principaux personnages de l'univers mythologique balinais, quelques-unes coquettement parées de plantes à feuilles lenticulaires. La végétation alentour est somptueuse ; la terre, le climat, les sources, l'exposition, tout contribue à cet éden de verdure. Nous regagnons notre véhicule, garé à l'ombre cette fois : étonnant qu'aucun "tukang parkir" ne se manifeste !
Nous quittons ce lieu de pélerinage plus que millénaire, infiniment agréable. Le Président Soekarno (Bung Karno pour les Indonésiens) appréciait le paysage, le calme et la sérénité de l'endroit, dans une résidence ("istana") voisine, lors de ses déplacements assez fréquents à Bali.


Direction Gunug Kawi, à la lisière sud de Tampak Siring.

Les panneaux "obyek wisata" (site touristique) nous conduisent au parking dont le gardien nous indique que nous pouvons stationner là durant 2 heures. A cette période de l'année, les visiteurs sont peu nombreux ; nous traversons une rue bordée de boutiques de souvenirs pour la plupart fermées. D'autres restent ouvertes dans l'espoir "d'accrocher" d'hypothétiques visiteurs. Le droit d'entrée, payant, s'accompagne de la remise d'une bande de tissu à nouer autour de la taille. La vallée en contrebas semble assez profonde. 
Un long escalier de pierre, plutôt raide, semble posé là, dans un incomparable paysage de rizières en terrasse dont le "padi" très vert est en pleine croissance. Cette fois, nous longeons les plateaux en culture dont certains n'excèdent pas un mètre de large. Superbe !... Un "petani" (paysan) coupe l'herbe sur le talus le long d'une parcelle. L'accès au temple se fait par une brèche taillée dans un gros rocher. On franchit un petit pont au-dessus de "Sungai Pakerisan" (rivière Pakerisan), issue des sources sacrées de Tirta Empul, pour se retrouver devant l'un des plus anciens monuments de Bali.


Dans des sortes d'alcôves ouvertes de 7 à 8 mètres de haut, creusées dans la falaise, sont posées des tours funéraires commémorant le souverain Udayana et sa famille : la reine Mahendradatta, leurs fils Airlangga (qui régna sur Java-Est), Anak Wungsu (qui règna 28 ans sur Bali) et Marakata. Le Bouddhisme cédant peu à peu à l'Hindouisme, la crémation n'est pas encore en usage au 11ème siècle ; la légende raconte que la dizaine de "candi" (autels commémoratifs) aurait été creusée en une nuit par les ongles prodigieux du géant Kebo Iwa. Les autres "niches", sur la rive Ouest, honoreraient les quatre favorites de Anak Wungsu. Sur la droite des "candi", un monastère où Anak Wungsu aurait vécu ses derniers jours dans un dénuement total, est lui aussi façonné dans la roche... toutes ces remarques "historiques" n'ont guère de preuves tangibles, mais les légendes sont si belles !

  Sous l'orage qui s'annonce, un couple de jeunes touristes Français prend la poudre d'escampette : ils n'ont pas envie de rouler sous la pluie à moto. Nous faisons un rapide tour des lieu car les premières gouttes commencent à tomber ; cela n'a pas l'air d'affoler un groupe de collégiens qui continuent de prendre des notes, assis sur les murets du temple.
Pas trop rassurés par la noirceur du ciel, nous rebroussons chemin. Les nombreuses marches (environ 250) sont hautes et l'on est vite essoufflé quand on accélère le rythme. L'averse se précise ; une marchande nous propose de nous abriter sous le auvent de sa baraque. Nous lui achetons une bouteille d'eau (3000 Rp) tandis que l'orage redouble de violence ; je constate que le contenu de la boutique est plutôt de bonne qualité. Une accalmie semble s'amorcer mais, au contraire, au cours de "l'ascension", l'orage se met à déverser sur nous des trombes d'eau. L'escalier se transforme en cascade : mouillés pour mouillés, nous remontons "le courant"... heureusement, sous ces climats, la pluie n'est pas froide. Après une courte halte sous un porche pour reprendre notre souffle, nous finissons par rejoindre la voiture. Nous sommes bons pour l'essorage.
Retour à Ubud où il n'a pas plu ; nous allons apprécier une bonne douche (!!!)
Nous ressortons pour manger un "mie ayam Jakarta"  jalan Raya Ubud : pas terrible et très salé... à éviter. Pendant le repas, Tuti reçoit un sms pour confirmer l'arrivée de notre neveu Oki le lendemain, à l'aéroport, vers midi. 

vendredi 4 décembre 2009

Wena Homestay, rumah Bali



LES FLEURS



Nous voilà arrivés à mi-chemin de notre séjour en Indonésie et la journée du 15 avril se présente plutôt mal pour repartir à la découverte de Bali.

En effet, ce matin des troubles gastro-intestinaux (tourista ou simple troubles digestifs dus au repas du restaurant panoramique de Batur ?) viennent perturber le programme des visites. Apparemment, il va falloir rester à Wena Homestay le temps que tout redevienne normal.


La propriétaire adapte mon petit déjeuner à l'état de mon appareil digestif, tout du moins en ce qui concerne les fruits mieux vaut éviter papaye et ananas. Lui ayant demandé uniquement des "pisang", elle revient du marché avec ce qu'elle a trouvé, difficilement et au prix fort (en raison des nombreuses cérémonies du moment qui captent beaucoup de fruits pour les corbeilles d'offrandes) : des bananes bien vertes. Tandis que Tuti se régale d'un pancake garni, je me force un peu pour ingurgiter la tranche de pain de mie "brute" et boire ma chope de thé (mieux vaut bien s'hydrater dans ces cas-là !); malgré leur couleur, les "pisang" sont très mangeables, mais je ne me sens pas de force pour entreprendre une quelconque sortie.



Ne forçons pas les choses, je vais essayer de bien me soigner et me reposer durant cette journée "sacrifiée", pour mieux repartir le lendemain. Avec la température ambiante, j'apprécie le semblant d'air que me procure le ventilateur de la chambre. A midi, Tuti qui a renoncé à se promener dans Ubud sous prétexte de la chaleur étouffante, va m'acheter un peu de riz blanc que j'assaisonne avec une légère pincée de sel.
Je me soigne avec des comprimés de Tiorfan, mais j'ai du mal à tenir debout ...

J'ai malgré tout assez de forces pour faire le "tour du propriétaire" et découvrir tous les coins et recoins de cette maison balinaise (lien avec un site très intéressant sur la culture balinaise dans son chapitre "encyclopédie").

Dans la cour, un artiste-maçon s'active à la confection d'un "Ganesha" de bonne taille, près du bassin. L'armature métallique est recouverte d'une première couche de ciment qui sera recouverte à son tour d'une autre couche de béton constitué de sable noir volcanique (qui imite parfaitement une véritable sculpture en pierre de lave). J'ai parlé d'artiste car il s'agit bien d'un ex-peintre qui, face à une concurrence excessive dans son domaine, s'est reconverti en modeleur-sculpteur ... métier sans doute plus rémunérateur grâce au nombre incalculable d'effigies de dieux de "Agama Hindu Bali" (religion balinaise) et d'autres personnages légendaires parsemés
partout dans l'île.



En dehors des bungalows à louer, plusieurs pavillons, ouverts, semi-ouverts ou fermés, sont répartis dans la cour enclose d'un mur élevé. De nombreux autels dont plusieurs sous l'aspect de statues de pierre protégées par une ombrelle (Ganesh et Kanjeng Ratu Kidul) se répartissent un peu partout sur le domaine, mais ce sont toutes les plantes vertes avec ou sans fleurs, superbes, en pot ou directement dans le sol, soigneusement entretenues par des arrosages quotidien, qui créent le plus beau des décors. 

LES AUTELS




LES PAVILLONS




AUTRE

 

lundi 30 novembre 2009

Marché et volcan

5h30, Bali se réveille avec le jour qui paraît. Après une nuit peu reposante et une douche casserole revigorante, je m'installe sur la terrasse de la chambre face au bassin et ses fougères arborescentes, pour mettre à jour mon carnet de route en attendant le petit déjeuner.

 La propriétaire est prête pour partir au marché malgré la courte nuit que sa famille et elle ont dû passer en allant nuitamment porter des offrandes et prier au temple le plus important de Bali, Pura Besakih, dans le but d'y célébrer la fin de "Galungan" par "Kuningan", fêtes hindouistes consacrées aux dieux et à l'esprit des ancêtres. Ce temple "mère" qui accueille les cérémonies majeures est situé à 1000m d'altitude sur les flancs du Gunung Agung à une bonne cinquantaine de kilomètres d'Ubud. Sans doute nous y rendrons-nous dans les jours qui viennent.
 La dame est revenue avec son panier rempli de provisions pour les locataires. Un employé nous apporte sur un plateau une assiette avec un "telur mata sapi" (oeuf sur le plat) sur deux tranches de pain de mie rôties au beurre et une copieuse assiette de morceaux de fruits (ananas, papaye, banane) pour chacun. La boisson est à la demande : thé ou café.
Vers 8 heures, nous partons au marché tout proche. Les femmes tiennent le lieu ; les plus jeunes, souvent enceintes, tiennent les boutiques de tissus, vêtements, objets d'artisanat local et les plus âgées  sont occupées à vendre des produits frais tels les ingrédients nécessaires à la confections d'offrandes, des légumes, des fruits, des épices, etc.

Le temple qui jouxte le "pasar" est déjà bien garni de ces petits plateaux en feuilles de palmier tressées quotidiennement, inlassablement, soigneusement, pour recueillir fleurs et grains de riz à offrir aux divinités dans le but de les remercier ou d'obtenir leurs faveurs tout au long de la journée. Ce sont des offrandes simples, de la taille d'un livre, qui jonchent le sol, les murets, les socles de statues à l'inrérieur des temples mais pas seulement (il arrive que l'on marche dessus dans la rue). En général, des bâtons d'encens se consument lentement sous les offrandes et leur odeur caractéristique se répand, donnant à l'air ambiant une senteur mystique et pénétrante.
Aller tôt au marché permet de discuter les prix que les commerçants sont plus facilement disposés à baisser pour augurer une "bonne journée". Si vous faites affaire, la liasse de billets que vous donnerez ira "bénir"  de la main de votre vendeur les marchandises exposées à la vente dans un geste rituel plein de promesses bénéficiaires.

Après avoir bien "tourné" dans le marché, nous en repartons avec quelques achats : petits dessins à thèmes classiques, topeng (masques) et corbeilles à fruits "télescopiques". La matinée bien avancée, une chaleur étouffante nous guide vers la sortie. Le petit temple voisin croule sous les offrandes que continuent de déposer les marchandes du pasar.
Nous allons changer quelques euros et entrons dans une librairie acheter une carte récente de Bali. En entrant dans le magasin, je ne peux m'empêcher d'apprécier à voix haute la fraîcheur apportée par la climatisation.
Les balinais sont de véritables artistes et même si l'on peut regretter la prolifération d'objets décoratifs standardisés en tout genre et de qualité douteuse, certaines boutiques offrent encore des oeuvres qualitativement intéressantes.
Nous voilà de retour à Wena homestay ; là aussi les femmes de la maison sacrifient au cérémonial des offrandes sur des autels répartis çà et là dans l'enceinte de la maison. Des fleurs de frangipanier disposées sur le bord du bassin accueillent élégamment les pensionnaires.
L'examen d'une des corbeilles à fruits achetée révèle un défaut ; retour au "pasar" pour un échange qui ne posera aucun problème.
Nous prenons la voiture, direction Goa Gajah, c'est du moins ce que je pense : erreur, mon GPS (Grand Pif Sagace) nous conduit en direction de Tegallalang : j'aurai mieux fait d'ouvrir ma nouvelle carte routière plutôt que me fier à un "flair" défaillant.
Tout le long de cette route, sur plusieurs kilomètres, une multitude de boutiques d'artisans sculpteurs exposent des collections "originales" (la fabrication en série n'est pas loin !) d'objets décoratifs de toutes formes et toutes tailles, en bois brut ou peint, achevés ou attendant la finition personnalisée d'un petit détaillant, ou encore la venue d'un commerçant étranger à la recherche d'objets à exporter. La production semble plus industrielle qu'artisanale !
La route monte insensiblement ; tiens, que font là tous ces véhicules (autocars de touristes, minibus, automobiles) stationnant de chaque côté de la route ? Il y a bien aussi les boutiques de souvenirs pour indiquer que voilà un lieu touristique.
Arrêtons nous pour voir : le point de vue qui attire tous ce monde est un paysage de rizières en terrasse joliment escarpées, avec les cocotiers parfaits pour la photo. Des générations de paysans ont aménagé ses pentes abruptes avec un tel sens pratique et artistique à la fois, une telle connaissance du relief, qu'il se dégage de ces paysages une harmonie parfaite entre l'intervention intelligente de l'homme et la nature domptée ici pour le plus réussi des tableaux agricoles. Le vert est de mise, utilisant toutes les nuances à sa disposition : le "padi" (riz en herbe), déjà haut, puise sa force dans l'eau boueuse retenue par une multitude de plateaux savamment empilés. Pure merveille que l'organisation et l'irrigation de ces rizières suivant les courbes de niveau. Effectivement, cela vaut bien quelques clichés.
Poursuivons notre route vers le Nord. Au village de Sebatu, je dois garer la Karimun sur le côté pour laisser la chaussée libre à la procession qui avance droit sur nous.
 Le son du gamelan s'approche et bientôt les hommes, revêtus de chemises blanches, sarong à carreaux noir et blanc, le front ceint du bandeau traditionnel ("ikat kepala"), blanc aussi, passent devant nous. Ils avancent au rythme des cymbales à pompons rouges tandis qu'au milieu du cortège, un "barong macam" (dragon-tigre) progresse en dodelinant de sa gueule monstrueuse. Derrière suivent les "payung" (ombrelles) dans les mêmes tonalités de couleur, balançant leur toile tendue en forme de dôme au bout d'un long manche décoré. La procession poursuit sa route ; pour quelle destination et dans quel but ?... nous l'ignorons. Il faut dire que de telles défilés sont très fréquents sur les routes balinaises.
Nous repartons en direction du Nord, la montée n'en finit pas ; des panneaux indiquent la direction "Elephant Safari Park" à gauche (une vidéo surprenante, bien qu'hors-sujet, sur le lien), Kintamani tout droit. "Terus saja" (tout droit), le panorama au sommet offre un spectacle de choix sur le volcan et le lac Batur. La dernière fois où nous sommes venus là, Gunung Batur émettait quelques jets de lave et une colonne de cendres montait en volutes grises au sortir des cratères. Tiens ! l'accès à Batur et à la route qui suit la crête surplombant le paysage convoité n'est pas gratuit : un "poste de péage" est installé juste avant l'intersection et l'on nous taxe de 5000 Rp par personne. Sans commentaire, puisqu'il faut s'exécuter : ce sont les aléas de l'industrie touristique ! 
Un peu plus loin, nous nous arrêtons sur le parking d'un restaurant avec terrasse panoramique d'où l'on pourra contempler le site volcanique. Après quelques tergiversations nous finissons par nous installer à une table pour prendre notre repas : il s'agit d'un forfait à 55000 Rp/personne, donnant droit à un buffet (à volonté), thé et café compris. Malheureusement, les plats présentés n'ont rien de bien appétissant, certaines préparations baignant dans l'huile avec quelques mouches pour toute déco... à éviter absolument.

Le panorama permet de voir nettement la dernière coulée de lave, noire, descendant du cratère principal qui culmine à 1717m ; cette fois, à la différence de 1994, aucune activité visible. Par contre, notre position nous permet de constater que nous circulons sur le bord externe du "grand" volcan de la "double caldeira", dont l'arête occidentale, la plus haute, atteint 1500m juste au-dessus du lac Batur. Selon l'éclairage, le reflet de cette falaise sombre donne à l'eau une couleur profonde, un indigo ténébreux, qui rend l'endroit impressionnant et mystérieux.

Nous reprenons la route très déçus de notre repas "touristique", en direction de Kintamani. Nous espérons voir le volcan sous un autre angle, mais plus nous montons, plus nous nous éloignons ; à Penulisan nous tentons quelques photos du paysage mais la végétation se densifie et obstrue la vue. Le versant Nord est plutôt ensoleillé alors qu'au Sud, la vue est totalement bouchée par la noirceur d'un nuage d'orage...dommage !

Nous retraversons Kintamani dans le sens descendant ; hommes et femmes se rendent au temple, pour la plupart, en sarong de batik et "kebaya" (chemisier pour les femmes) chemise blanche (pour les hommes). Bien sûr si les hommes ont les mains libres, les femmes doivent assurer l'équilibre d'un couffin sur leur crâne, ce qui leur donne une indéniable élégance.

A Penelokan nous prenons la descente vers Kedisan au bord du lac Batur ; le pourcentage est parfois impressionnant et  automobilistes et motards remontant prennent souvent des risques inconsidérés pour dépasser les camions poussifs qui peinent à gravir la pente ... prudence, prudence !
Là où il n'y avait dans mon souvenir que 2 ou 3 maisons en 1976, se dresse aujourd'hui un village avec infrastructures touristiques, pisciculture intensive et cultures maraîchères (essentiellement des choux, des oignons, de l'aïl et du piment). Nous nous engageons sur l'étroite route épousant le relief tortueux au milieu des blocs de lave noire datant de l'éruption de 1974. Des zones fertiles sont exploitées sur des parcelles isolées et il me semble y apercevoir des plants de tomate. La circulation automobile sur cette partie de route demande la plus grande prudence à cause des virages, des dos d'âne, de l'étroitesse de la chaussée et des petits camions toujours "à fond" !
Arrivés à Songan (extrémité Nord du lac) nous renonçons à faire le tour par Kuban et Trunyan, la piste ne paraissant pas suffisamment carrossable pour notre vaillante Suzuki. Demi-tour donc, quelques clichés de cet étrange paysage où la végétation a repris sa place. La population autour du lac n'ignore certainement pas les risques qu'elle encourt mais elle profite des périodes d'accalmie de l'activité volcanique pour exploiter les ressources que le site lui offre. Pour nous, le lieu rappelle des souvenirs : à l'époque, je ne me suis pas rendu compte que les conditions dans lesquelles nous avons effectué la traversée du lac (près de 10 km A-R), sous l'oeil fumant du Gunung Batur, étaient d'une imprudence folle (voir la photo ci-dessus). Pour finir en beauté, quelques mains bienveillantes avaient dû "bidouiller" notre moto pour qu'elle ne puisse redémarrer sans l'intervention d'un mécano ... souvenirs, souvenirs !!!
En tout cas, pas de problème avec notre petite Karimun : elle remonte sans encombre jusqu'à Penelokan où nous prenons la grande descente Ubud via Tampaksiring. C'est une ligne droite où l'on prend facilement de la vitesse sur le flanc du Batur, mais cela n'empêche en rien les chiens de traverser tranquillement, les camions de démarrer devant vous, les motos surchargées d'occuper la chaussée, aux nids de poule de surprendre vos amortisseurs ; alors, la meilleure solution est de s'armer de patience et d'être attentif à l'état du revêtement et à tout ce qui bouge, sans oublier l'usage du klaxon !

Arrivés sur le territoire de Tampaksiring nous faisons une petite halte au bord de grandes rizières où le padi a atteint sa hauteur maximale (60 à 80 cm) et dont je veux prendre quelques photos (on ne se refait pas, j'aime les rizières). Le ciel s'est assombri et les premières gouttes commencent à tomber. Nous traversons une averse un peu plus bas et arrivons à Ubud (dans les embouteillages) en passant devant Goa Gajah, notre destination initiale : trop tard, la nuit tombe ... ce sera pour un autre jour.

Après une douche réparatrice, nous voilà partis à pied, à la recherche d'un restaurant à jus de fruit, en vain. Au passage nous avons aperçu de ravissantes danseuses exprimant toute leur grâce au rythme saccadé du gamelan, dans un théâtre à ciel ouvert rempli de touristes. En revenant sur nos pas, nous entrons finalement dans un restaurant tout près de notre homestay, certes bien occupé mais qui permet de côtoyer d'autres voyageurs en  s'asseyant à la même table.

Ce soir-là nous échangeons nos récits de voyage avec 6 jeunes Français qui sont passés par Jogjakarta (en faisant l'ascension "crevante" et "décevante" du Merapi), le Bromo, le Kawah Ijen, qui se déplacent à moto et comptent se rendre à Amed, sur la côte Est, dès le lendemain. Ils ont l'air d'avoir "la pêche" et ne doutent de rien : vive la jeunesse !
Nous regagnons notre chambre et me couche en sueur ... les "cicak" semblent rigoler.