lundi 14 décembre 2009

Tirta Empul, Gunung Kawi

Rappel à l'usage des visiteurs:
Ce blog est un récit de voyage, un journal de bord, il n'est ni un catalogue ni un guide touristiques ; j'y mets ce qui me semble informatif certes, ce que je trouve intéressant, amusant à dire, des impressions et sensations objectives ou affectives, avec les bons et les moins bons moments qui font partie intégrante du voyage, ainsi que quelques souvenirs tenaces ... bref, rien que du vécu ! Pour celles/ceux que le texte importune, les albums-photos sont aisément accessibles par les liens.


Ceci dit, mes fonctions digestives m'autorisant à nouveau les déplacements, nous pouvons repartir vers Tampak Siring, au Nord d'Ubud.

Bizarrement, c'est d'abord à Sukawati, dans la direction opposée, que nous nous rendons, suite à une nouvelles erreur "d'aiguillage": pas très grave tout ça, puisque nous ne sommes astreints à aucun programme précis dans nos visites et qu'après tout rien ne nous presse !



Sukawati est une localité connue pour son marché, "Pasar Seni", où quotidiennement les artisans tiennent leurs boutiques de produits locaux, accessoires et vêtements traditionnels pour les cérémonies religieuses. Nous y faisons halte dans le but d'y trouver des T-shirts dans un tissu particulièrement souple et léger. Tuti en a repéré dans une échoppe et me demande de ne pas la suivre afin de pouvoir plus facilement discuter les prix, à l'indonésienne. Elle obtient un tarif moins élevé que celui aperçu à Jakarta et conclut l'affaire. Mais quelques boutiques plus loin, on lui proposera un prix encore plus bas : bref, prendre le temps de faire plusieurs boutiques avant de se décider !




Nous pénétrons dans le marché couvert ; les marchandises débordent de partout, des montagnes de tissus et vêtements semblent tenir miraculeusement en piles vertigineuses, les souvenirs bas de gamme attendent sans grand espoir la venue de touristes sans goût. Décidément, le sens artistique si raffiné des Balinais semble avoir déserté ce marché où, autrefois, l'on pouvait trouver de l'artisanat de qualité à des prix intéressants. Maintenant, il y a tant de marchandises que l'on ne voit plus rien, même pas les vendeurs assoupis entre les monceaux d'articles poussiéreux. Comment peuvent-ils vivre de leur commerce avec une telle concurrence et à des prix aussi bas ? Les sollicitations ne manquent pas et nous ressortons de ce "dédale marchand" avec quelques bricoles typiques. Retrouver la chaleur extérieure devient presque agréable après le passage dans cette étuve à la fois sombre et oppressante. Ma chemise est trempée : j'ai l'impression que l'eau absorbée régulièrement ressort aussitôt par mes pores.
Après une visite des boutiques extérieures, nous partons à la recherche d'un petit restaurant et arrêtons notre choix chez "un chinois" de la rue principale. Rien de particulier à signaler. Quand nous reprenons la voiture, nous avons juste l'impression de pénétrer dans un four... cette fois direction Tampak Siring, à une trentaine de kilomètres au Nord.





La route monte régulièrement et après avoir dépassé la bourgade, nous prenons la direction des sources sacrées de Tirta Empul. A proximité, deux possibilités s'offrent à nous : la route du bas qui semble conduire directement à un grand parking et celle du haut pour laquelle nous optons. Nous arrivons directement devant une entrée du "Pura Tirta Empul", un des temples les plus importants de Bali. Nous garons gratuitement la Karimun sous de grands arbres qui abritent quelques vendeurs de boissons fraîches.
Pour entrée dans l'enceinte du "pura" nous devons revêtir le sarong obligatoire que nous tendent les gardiens de l'endroit. Un groupe de Balinaises sort par un grand porche que nous empruntons à notre tour pour découvrir un bassin pourvu de fontaines à jets continus sous lesquelles femmes et hommes se purifient. On attribue des pouvoirs magiques et curatifs à ce fluide cristallin jaillissant des bouches d'eau. Dans un bassin voisin, plusieurs remous de sable gris troublent à peine la transparence de l'eau : s'agit-il d'un phénomène volcanique ? nous sommes sur les pentes du grand Gunung Batur. La légende liée à ces sources est toujours aussi vivace pour les Balinais. Tous les visiteurs peuvent profiter de ces bains publics librement mais en restant vêtu de manière décente.



A flaner dans ce site nous découvrons un grand nombre de "balé" ou "balai" (pavillons/autels) très ouvragés, richement décorés, anciens ou récemment restaurés, avec des toits en "alang alang" (chaume) noir neufs. Les allées sont bordées d'une statuaire classique où se succèdent des sculptures anciennes, représentant les principaux personnages de l'univers mythologique balinais, quelques-unes coquettement parées de plantes à feuilles lenticulaires. La végétation alentour est somptueuse ; la terre, le climat, les sources, l'exposition, tout contribue à cet éden de verdure. Nous regagnons notre véhicule, garé à l'ombre cette fois : étonnant qu'aucun "tukang parkir" ne se manifeste !
Nous quittons ce lieu de pélerinage plus que millénaire, infiniment agréable. Le Président Soekarno (Bung Karno pour les Indonésiens) appréciait le paysage, le calme et la sérénité de l'endroit, dans une résidence ("istana") voisine, lors de ses déplacements assez fréquents à Bali.


Direction Gunug Kawi, à la lisière sud de Tampak Siring.

Les panneaux "obyek wisata" (site touristique) nous conduisent au parking dont le gardien nous indique que nous pouvons stationner là durant 2 heures. A cette période de l'année, les visiteurs sont peu nombreux ; nous traversons une rue bordée de boutiques de souvenirs pour la plupart fermées. D'autres restent ouvertes dans l'espoir "d'accrocher" d'hypothétiques visiteurs. Le droit d'entrée, payant, s'accompagne de la remise d'une bande de tissu à nouer autour de la taille. La vallée en contrebas semble assez profonde. 
Un long escalier de pierre, plutôt raide, semble posé là, dans un incomparable paysage de rizières en terrasse dont le "padi" très vert est en pleine croissance. Cette fois, nous longeons les plateaux en culture dont certains n'excèdent pas un mètre de large. Superbe !... Un "petani" (paysan) coupe l'herbe sur le talus le long d'une parcelle. L'accès au temple se fait par une brèche taillée dans un gros rocher. On franchit un petit pont au-dessus de "Sungai Pakerisan" (rivière Pakerisan), issue des sources sacrées de Tirta Empul, pour se retrouver devant l'un des plus anciens monuments de Bali.


Dans des sortes d'alcôves ouvertes de 7 à 8 mètres de haut, creusées dans la falaise, sont posées des tours funéraires commémorant le souverain Udayana et sa famille : la reine Mahendradatta, leurs fils Airlangga (qui régna sur Java-Est), Anak Wungsu (qui règna 28 ans sur Bali) et Marakata. Le Bouddhisme cédant peu à peu à l'Hindouisme, la crémation n'est pas encore en usage au 11ème siècle ; la légende raconte que la dizaine de "candi" (autels commémoratifs) aurait été creusée en une nuit par les ongles prodigieux du géant Kebo Iwa. Les autres "niches", sur la rive Ouest, honoreraient les quatre favorites de Anak Wungsu. Sur la droite des "candi", un monastère où Anak Wungsu aurait vécu ses derniers jours dans un dénuement total, est lui aussi façonné dans la roche... toutes ces remarques "historiques" n'ont guère de preuves tangibles, mais les légendes sont si belles !

  Sous l'orage qui s'annonce, un couple de jeunes touristes Français prend la poudre d'escampette : ils n'ont pas envie de rouler sous la pluie à moto. Nous faisons un rapide tour des lieu car les premières gouttes commencent à tomber ; cela n'a pas l'air d'affoler un groupe de collégiens qui continuent de prendre des notes, assis sur les murets du temple.
Pas trop rassurés par la noirceur du ciel, nous rebroussons chemin. Les nombreuses marches (environ 250) sont hautes et l'on est vite essoufflé quand on accélère le rythme. L'averse se précise ; une marchande nous propose de nous abriter sous le auvent de sa baraque. Nous lui achetons une bouteille d'eau (3000 Rp) tandis que l'orage redouble de violence ; je constate que le contenu de la boutique est plutôt de bonne qualité. Une accalmie semble s'amorcer mais, au contraire, au cours de "l'ascension", l'orage se met à déverser sur nous des trombes d'eau. L'escalier se transforme en cascade : mouillés pour mouillés, nous remontons "le courant"... heureusement, sous ces climats, la pluie n'est pas froide. Après une courte halte sous un porche pour reprendre notre souffle, nous finissons par rejoindre la voiture. Nous sommes bons pour l'essorage.
Retour à Ubud où il n'a pas plu ; nous allons apprécier une bonne douche (!!!)
Nous ressortons pour manger un "mie ayam Jakarta"  jalan Raya Ubud : pas terrible et très salé... à éviter. Pendant le repas, Tuti reçoit un sms pour confirmer l'arrivée de notre neveu Oki le lendemain, à l'aéroport, vers midi. 

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