samedi 20 février 2010

Maison balinaise, retrouvailles, Sanur et paillotes

Sommaire : ni très touristique, ni très "culturel" cet article, juste une journée tranquille, plus proche du décor et de l'amitié. Ceci dit, si vous aimez les fleurs (et particulièrement les orchidées) je vous invite à faire le tour du jardin de nos hôtes. Vous pourrez aussi, si ça vous intéresse, après un rapide coup d'oeil à Sanur, visiter une fabrique de "bale" (paillotes, gazebos et autres maisons en bois).


- la maison de Anak Ayu (album)

- Sanur et "bale" (album) 


La nuit chez Anak Ayu a été légèrement agitée : le petit chien de la maison a commencé ses vocalises vers quatre heures du matin juste sous la fenêtre de notre chambre et le coq, ne voulant pas être en reste, a enchaîné sur des "kukuruyuk" du plus bel effet ... quand on n'a pas envie de dormir !

Au programme de la journée, les retrouvailles de Tuti avec une ancienne collègue de Sarinah, Bagara, avec qui elle a repris contact quelques mois auparavant grâce à Facebook.

En attendant le départ, je découvre la modeste demeure de nos hôtes. C'est une maison balinaise traditionnelle avec un mobilier en bois brut, de style ancien, très beau, qui montre - s'il en était besoin - que nous sommes dans une famille aisée.

En sortant par la porte de la cuisine, juste derrière l'angle droit du mur, une vieille dame, discrète, complètement recroquevillée sur elle-même, semble totalement absorbée par sa tâche : confectionner de petites corbeilles d'offrandes. Je la salue d'un sourire, mais son regard méfiant et appeuré ne m'invite pas à engager la conversation... peut-être ne parle-t-elle que Balinais ! C'est la grand-mère du mari d'Anak Ayu, Suwirya.

Je fais le tour du jardin, le regard et l'objectif captivés par les différentes espèces d'orchidées, resplendissantes sous la caresse du soleil matinal. Suspendues à des fils, accrochées à des branches, il y en des dizaines de toutes formes et couleurs. Les fleurs rose-orangé des "kamboja"  (frangipaniers ou plumeria) embaument ; les alamandas blanches ou rose-pourpre accueillent scintillantes les perles d'eau de l'arrosage matinal, rivalisant d'élégance.

Les pavillons inoccupés, inscrits dans l'enclos traditionnel sont eux-aussi rutilants, avec des boiseries sculptées, richement peintes et dorées. Dans un angle, le petit temple et ses trois autels. Les allées rectilignes sont constituées de gravier noir scellé, parsemé de corolles minérales blanches à espaces réguliers. 
Le quartier a l'air tranquille, à l'écart des routes encombrées. Le jardin est un havre de paix, le calme de temps en temps troublé par le chant des coqs du voisinage et des oiseaux emprisonnés dans cette nature au cordeau. Les fleurs sont la passion de Madame et les animaux, celle de Monsieur.

Nous partons à la recherche de la maison de Bagara : Tuti et son amie sont en contact téléphonique, ce qui nous permet de ne pas trop nous écarter de notre but. Nous finissons par trouver la bonne adresse dans un quartier de la périphérie Est de Denpasar. C'est une demeure modeste, avec juste une cour, au bout d'une impasse. Sur les murs intérieurs, sont accrochées plusieurs séries de toiles d'artistes locaux ; Bagara que j'ai à peine connue en 1975, nous présente son mari, un monsieur plutôt âgé, d'origine chinoise.  Il est musicien et joue avec des groupes dans divers restaurants. Dans mon souvenir Bagara était plutôt réservée ; elle se montre expansive avec un rire très sonore. Les anciennes collègues se donnent des nouvelles des unes et des autres, évoquent quelques souvenirs. Le temps s'écoule en papotages ; Bagara tient à nous inviter à manger, devinez quoi ... du poisson !

La gargotte se trouve à l'entrée de la plage de Sanur ; il est midi bien sonné et il y a foule dans le petit resto. Les clients sont pour la plupart des employés et fonctionnaires indonésiens qui profitent de la pose pour se restaurer. Nous devons attendre qu'une table se libère pour nous installer. La spécialité maison est la soupe de poisson : nous en commandons trois ainsi qu'un autre plat de poisson, du riz blanc, et des "es jeruk". Le "Warung Mak Beng", qui ne paie pas de mine, ne désemplit pas et les serveurs s'activent entre les bancs et les tables resserrés. Il fait une chaleur étouffante dans ce boui-boui de bord de plage.
Le poisson est frais et les préparations d'une grande simplicité, mais c'est bon et le "sambal" est extra "pedas" (sauce de piment très relevée).
Nous refusons que Bagara règle l'addition malgré ses protestations ; elle ne roule visiblement pas sur l'or !
Quelques photos puis une petite promenade le long de la plage de Sanur, un des premiers sites du littoral balinais où ont été implantés de grands hôtels.  La balade se fait à l'ombre des arbres qui bordent la côte sablonneuse plutôt désertée en ce début d'après-midi ; à l'heure de la sieste, les marchandes des boutiques à souvenirs font quelques tentatives pour essayer de nous convaincre d'un achat, sans beaucoup de conviction. Quelques embarcations attendent tranquillement une heure plus propice pour distraire les touristes en mal d'activités nautiques.
Après un petit tour en voiture à l'intérieur de Sanur, très calme, nous reconduisons Bagara chez elle ; après d'ultimes bavardages, nous prenons congé de nos hôtes.

Ne pouvant entreprendre un trop long trajet - on en a déjà fait pas mal ! - je propose à Tuti d'aller rendre visite à un fabricant de paillotes et pavillons de jardin que j'ai repéré en direction de l'aéroport. Nous trouvons aisément l'objet de ma curiosité, un chantier en plein air au bord du "by pas" (voie rapide). La Karimun est garée à l'ombre et nous pénétrons librement dans l'entreprise "Bale-bale". De nombreux modèles de différentes tailles, finitions et matériaux sont exposées ou en voie d'achèvement. Un employé vient vers nous et répond à nos questions ; 80% de la production sont destinés à l'exportation plus spécialement chez le voisin australien, mais aussi en Allemagne et en France.

En bois exotique, carrés ou rectangulaires, simples ou ethniques, avec ou sans garde-fou, poteaux d'angle  sculptés ou non, il y en a pour tous les goûts. Les finitions sont à la demande ; évidemment, les couvertures en chaume naturel sont les plus élégantes, mais d'après le vendeur, mal adaptées aux rigueurs des hivers européens ; alors il propose et conseille des toitures avec des tuiles en bois (mais elles sont interdites à l'export !) ou des tuiles synthétiques et métalliques - fabriquées en France !
L'entrepise est importante et semble parfaitement  répondre au marché international. 

Tuti verrait bien un tel pavillon dans notre jardin, aménagé pour que nos petits-enfants puissent jouer à l'ombre en période estivale.
Personnellement, je pense que je l'apprécierai comme abri idéal pour la sieste !
Nous nous renseignons sur les modalités d'achat (tarifs et transport) : c'est du sur mesure, avec choix des finitions, expédition en kit par conteneur, montage détaillé avec photos... 
(pour les bricoleurs, voir construction d'un "bale")

Pour rentabiliser une telle commande, il faudrait en regrouper plusieurs autres afin de remplir le conteneur ou bien le faire avec d'autres produits décoratifs locaux (meubles, statues, etc). 
Un des responsables nous remet un CD de photos montrant les produits fabriqués par son entreprise. Nous n'en saurons guère plus sur les tarifs de transport d'une telle commande de Bali en France, le responsable export ne nous ayant pas rappelé comme nous en avions convenu !

De retour dans la maison d'Anak Ayu, nous assistons à la douche quotidienne, au jet, des oiseaux et de leur cage ; le nettoyage est effectué par deux "pembantu"  (domestiques) très jeunes qui passent leur journée à entretenir l'intérieur et l'extérieur de la modeste demeure. La poussière est chassée à coups de balai et de serpillère de tous les pavillons, même inoccupés. Les plantes sont aussi très surveillées : pas une feuille sèche à terre, pas une fleur fanée sur les branches ... tout est nickel ! Dans un grand aquarium, près de la porte d'entrée, un poisson doré, de belle taille, de la famille des piranahs (paraît-il), tourne tristement dans l'absence de décor de sa prison de verre ; pour seule compagnie, un garde-manger vivant constitué d'une demi-douzaine de poissons rouges qui restent groupés à distance du monstre, capable de croquer l'un d'entre eux en cas de petite faim.

Dans la soirée, nous rendons visite à la maman d'Anak Ayu, prof de math à la retraite ; formée à l'école hollandaise, elle évoque quelques souvenirs.
D'après les commentaires de Tuti et sa copine, elle était sévère et crainte des élèves, adepte d'une éducation autoritaire.      

Quelques friandises locales, à base de riz gluant et de noix de coco ainsi que des "jeruk" très sucrés - mais avec pépins - nous sont offerts. Puis c'est une séance photos souvenirs avant de repartir.

Deuxième visite : retour dans les locaux de "Bali Post" où, la veille, nous avions manqué un copain de lycée aux deux filles. Ce soir, il est bien là : il a l'air très sympa et paraît au minimum dix ans plus jeune que son âge, sans un seul cheveu blanc. C'est drôle (juste retour des choses) de voir les trois camarades de lycée plaisanter, rigoler à l'évocation de leurs histoires de potaches. Re-séance photos souvenirs et promesse de se retrouver lors d'un prochain voyage.
Pas de problème Rena, nous reviendrons dès que notre portefeuille nous le permettra !...

1 commentaire:

  1. Merci de nous faire voyager chaque semaine.
    Les commentaires sont très intéressants et les photos fort belles.
    Bravo!
    bises à tous les 2
    Bernadette

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