samedi 23 janvier 2010

"Bali Timur" (cap à l'Est)

Sommaire : ce chapitre nous entraînera dans l'Est de Bali, dans l'ordre suivant :

- Taman Kertha Gesa(album) à Klungkung rebaptisée Semarapura,  
- Kusamba, la recherche des exploitations traditionnelles de sel marin et Pura Goa Lawah(album),
- Tenganan(album), village d'une autre époque
- Amed(album), destination récente pour les amateurs de plongée et retour par la route  côtière.    

Nous quittons Ubud en direction de Gianyar. Mais Tuti et Oki souhaitent s'arrêter à l'Indomarket du coin ; je gare la Karimun sur le parking d'un marchand de sculptures et pendant qu'ils vont faire quelques emplettes, j'entre pour jeter un oeil à l'étalage d'objets décoratifs que l'on trouve en vente partout dans le monde.


Les statuettes présentées semblent de bonne facture. Le propriétaire vient discuter avec moi et je le complimente sur la finition des objets à la vente ; je me renseigne sur les prix tandis qu'il me précise que la marchandise est une production familiale...je suppose qu'il ne s'agit que du polissage, de la coloration et du cirage car on retrouve les mêmes objets dans toutes les boutiques de l'île ! C'est vrai que la qualité est nettement supérieure à ce qu'on avait vu au marché de Sukawati. Tuti et Oki reviennent et je quitte le marchand en lui promettant de revenir. Aimable, il me laisse repartir sans me pousser à la consommation... un bon point pour lui !

C'est dimanche, la route est tranquille. Nous arrivons à Klungkung, devenu Semarapura en 1992, du nom de l'ancien palais royal construit en 1710 et partiellement détruit en 1908 par les Néerlandais. La dynastie de Gelgel en fit la capitale de Bali, tenant les sept principautés de l'île sous sa coupe.  L'envahisseur  colonial, défait à Kusamba en 1849, finit par mettre fin au règne du dernier "raja" de Klungkung par une alliance douteuse avec son voisin et rival de Gianyar, dans un épisode guerrier tragique. C'est en 1908 que le Dewa Agung (descendant des Majapahit) choisit le "puputan" (suicide collectif) pour lui-même et ses centaines de fidèles - famille comprise - dans un affrontement "keris" (kriss) contre mitrailleuses de l'armée néerlandaises.  Le dernier royaume balinais cédait ainsi sa place à la prépondérance - peut-on dire "bienveillante" à l'égard de la culture balinaise (?) suite à ce dernier massacre - de l'occupant.


Mais revenons à notre arrivée dans Semarapura : toujours ce manque de panneaux indicateurs qui nous écarte du chemin à suivre pour arriver directement à destination. Nous parvenons enfin à nous garer sur le parking du "pasar", après un tour du "monumen puputan" (monument commémorant le sacrifice de 1908), tout près du mur d'enceinte de "Taman Gili" (jardin de l'île). Le centre ville est plutôt calme ; mon souvenir plus que trentenaire était plus celui d'une ville embouteillée, empestant les gaz d'échappement ... la nouvelle route côtière est certainement pour beaucoup dans l'atmosphère radieuse et apaisée de l'ancienne capitale du royaume.


Nous pénétrons dans ce que fut le "Semara Pura"  construit en 1710 (palais royal et ses dépendances : cours, jardins, pavillons, douves) que l'armée néerlandaise  détruisit à l'exception de "Pemedal Agung"  (porte du côté sud) et deux bâtiments heureusement préservés, le "Kertha Gosa" (salle de justice) et le "Bale Kambang"  (palais flottant). Pour compléter ce complexe appelé encore "Taman Kertha Gosa", le "Museum Semarajaya" abrite des collections d'objets et de photos, témoignages d'un glorieux passé sacrifié.
Dans l'angle Nord-Est du "taman", le Kertha Gosa est un pavillon ouvert à plan carré qui servait de salle de justice. On y accède par un escalier à rampe sculptée en forme de serpent. 


L'accueil est assuré par des statues de pierres dont le caractère fait penser à l'art chinois. En son centre, trône le mobilier doré très ouvragé des juges. Mais ce sont les peintures de style "kamasan", caractéristiques de Klunkung, qui retiennent l'attention des visiteurs ; il suffit de lever la tête pour découvrir cinq niveaux de fresques  représentant des scènes d'horreur et de tortures très imaginatives, sans doute effrayantes pour les coupables destinés à un voyage en enfer, comparativement aux scènes accueillantes du paradis placées tout au sommet du toit orné, pour finir, de quatre colombes et d'une fleur de lotus... Cette BD d'un autre temps raconte la vie symbolique des personnages mythiques, héroïques ou mauvais, que rencontre Bhima (un des personnage du Mahâbhârata) au cours de son voyage initiatique dans l'au-delà. Les peintures actuelles, mises en place dans les années 1940, en remplacement des anciennes sur tissu  détériorées, sont entretenues par les artistes du village de Kamasan.


Le "Bale Kambang", pavillon flottant, à la structure très légère, est accessible par un pont enjambant les douves verdâtres une fois franchi le portail ouvert. De nombreuses statues classiques ornent la rambarde du pont et le socle imposant du pavillon, faits de briques et de pierres entièrement sculptées. Ce dernier, de forme rectangulaire,  était la salle de repos des gardes royaux ; à l'instar du "Kertha Gosa", le plafond sous le toit de chaume noir est couvert de panneaux peints illustrant l'horoscope, le calendrier balinais ou des légendes, sur six rangées, sans les épouvantables scènes de tortures  du premier pavillon. Ce "bale" sur l'eau est une merveille.
De cette position élevée, on découvre l'ensemble des jardins et des constructions du "palais" de Klungkung.


Côté ouest, le bâtiment du "Museum Semarajaya" vers lequel nous nous dirigeons. Sur le perron, juste à l'entrée, deux "gambang kayu" (xylophones)  semblent être posés là, à la disposition des visiteurs : Oki et moi ne résistons pas à l'envie d'égrener quelques notes légères en tapotant du bout des doigts les lames en bambou. A l'intérieur, une chaise à porteurs, des vitrines exposant des costumes pour la danse, des keris, de la vaisselle... dans des cadres sous-verre des lettres mais surtout de vieilles photos des souverains et de leur famille. Il y a aussi du mobilier en bois scuplté, un métier à tisser les "songket"  (sarong brodé de fils d'or) ainsi que des explications sur les méthodes traditionnelles d'exploitation du sel de mer utilisant les troncs de cocotier ("palungan"). Enfin, un tableau représentant le "puputan" de 1908 assez émouvant (voir ci-dessus).


Nous ressortons du musée ; Tuti et Oki préfèrent s'asseoir sur la terrasse, à l'ombre, pendant que je vais faire quelques clichés de "Pemedal Agung", le très haut portail qui donnait accès au palais royal détruit par l'armée néerlandaise, côté Sud du taman. Je ne m'approche pas trop, ne voulant pas déranger la vieille balinaise en sarong en train de déposer des offrandes sur les marches, au pied de l'immense porte en bois sculpté ; encadrant l'escalier, quatre gardiens de pierre pour le moins étranges, coiffés de haut-de-forme de la Belle Epoque... surprenant et amusant à la fois !
Si l'on veut s'imprégner de l'histoire de Bali, la visite du complexe "Taman Kertha Gosa" mérite une longue halte.

Nous ne nous attardons pas plus à Klungkung pour nous diriger vers Kusamba dont le souvenir que j'ai me ramène à des images superbes de "perahu"  (bateaux à balanciers) avec les couleurs vives égayant la noirceur du sable volcanique et surtout à l'étonnante façon de recueillir le sel de mer. C'était en 1992 que nous avions découvert, un peu par hasard, une plage noire sur laquelle de nombreux bateaux de pêche reposaient à une heure sans doute trop chaude pour les sorties en mer, mais où un homme courait dans les vagues pour remplir ses deux paniers d'eau et venir en arroser par des gestes mesurés et cadencés le sable parfaitement ratissé et aplani. Nous n'avions pas très bien compris ce qu'il faisait, puis nous avions découvert juste au-dessus, en haut de la plage, plusieurs rangées de demi-troncs de cocotiers dans lesquels stagnait en plein soleil une eau plus ou moins chargée en sel. Dans certains troncs, il ne restait plus qu'une fine croûte blanche et, dans une cabane proche, des tas de sel en attente. C'est ce que je souhaitais retrouver afin de mieux comprendre ce système assez primitif d'extraction du sel.


Après plusieurs tentatives infructueuses pour retrouver le chemin d'il y a 17 ans, nous finissons par nous approcher du rivage. La Karimun garée, nous poursuivons à pied. Il doit être tout près de midi et le soleil brûle. Grosse déception, car rien ne ressemble à mon souvenir : nous arrivons sur la plage qui sert d'embarcadère aux bateaux faisant la traversée vers Nusa Penida, l'île au Sud de Bali, que l'on aperçoit au loin. Quelques ballots de diverses marchandises attendent d'être chargés à bord d'un des bateaux mauve ou vert amarrés. Quelques hommes, pas vraiment accueillants, discutent à l'ombre d'un baraquement. Il y a bien quelques "ayam jantan aduan"  (coqs de combat) dans leur "kurungan bambu" (cages en bambou tressé) alignées avec soin et, bien que le secteur soi calme, il n'y règne pas une impression de sérénité ;
nous retournons vers la voiture et - oh, surprise ! -je découvre ce que je cherchais, malheureusement pas sous la forme souhaitée : une exploitation de sel dans les troncs de cocotiers mais dans un enclos et pas directement sur la plage comme avant. Aucune activité visible si ce n'est celle de l'évaporation de l'eau de mer dans les auges de bois, laissant place aux cristaux de sel !
Que sont devenues les anciennes installations du bord de plage ainsi que les nombreux "jukung"  (bateaux de pêche à voile et balanciers) ? Sans doute l'affluence des touristes et les nouvelles infrastructures routières ont-elles complètement modifié les traditions et l'économie de la région de Kusamba.

Voici ce qu'écrivait le journal allemand "Erde" en 1998 à propos de ces modifications :
"La globalisation peut entraîner de graves problèmes pour certaines populations défavorisées. A Bali, le littoral n'est pas un espace d'habitat privilégié et ce sont donc les personnes les plus pauvres qui s'installent près des côtes afin d'exploiter les ressources de la mer. La pêche et la récolte du sel assurent de moins en moins les revenus. En revanche, la culture du varech et l'élevage des crevettes offrent des perspectives plus intéressantes, mais tout de même limitées."

C'est vrai, je suis égoïstement déçu une fois de plus, mais je dois me résigner à l'évolution inéluctable du pays...pourvu qu'elle profite à la population ! Il me reste quelques vieilles diapos et des films super-8 pour retrouver les images d'un passé révolu. A moins que nous ayons tout simplement fait une erreur de trajectoire et manquer l'immanquable, sait-on jamais !
Toujours est-il que nous repartons bredouilles pour un autre lieu sacré de Bali, un des six "Sad Kahyangan" (temples directionnels protégeant Bali des mauvais esprits)), Pura Goa Lawah, entre Kusamba et Padang Bai, au bord de la côte. Nous y sommes vite et comme pour tous les lieux touristiques, d'importants aménagements ont été faits pour le parking des visiteurs.

Le temple semble lui aussi avoir été refait à neuf ; il est toujours très fréquenté par la population locale (il a la réputation de porter chance). Très ancien (il a été fondé en 1007 par Empu Kuteran), il fait face à une grotte au pied de la falaise. Le temple en lui-même n'est pas très grand ; ce qu'il y a de plus spectaculaire, comme le nom "Goa Lawah" l'indique, la grotte des chauves-souris abrite des milliers de chéiroptères qui tapissent les paroies de la galerie s'enfonçant dans la montagne.


 Cet amas de bestioles  pullulantes et piaillantes n'incite guère à aller vérifier le bien fondé des dires balinais selon lesquels le boyau souterrain serait relié directement au "Pura Besakih", à une vingtaine de kilomètres au Nord, sur les pentes du "Gunung Agung". La grotte abriterait aussi le divin "Naga Basuki" (serpent-dragon) qui se nourrirait de ces sympathiques chauves-souris dont les excréments maculent les toits des autels environnants et imprègnent l'air ambiant d'une forte odeur fétide. En plein jour, elles ne s'aventurent pas à l'extérieur, accrochées, agglutinées au plafond de la caverne en une masse noire et grouillante de vie.


En plus de cette curiosité caverneuse, le temple est constitué de deux "meru" à sept et onze toits, quelques "bale" et de très belles portes en bois doré au sommet d'escaliers dont les rambardes en pierre sculptée représentent le "Naga Basuki". La présence d'arbres géants ceints d'une bande de tissu à carreaux noir et blanc, renforce l'idée que l'Hindouisme balinais reste très proche de la nature et la protège...enfin là où il n'y a pas  de très gros enjeux touristiques : le flux des visiteurs ne cesse de croître d'année en année draînant avec lui son triste cortège de problèmes liés à l'environnement (à lire).

En poussant plus à l'Est, un peu avant d'arriver à Candidasa, nous bifurquons sur une petite route à gauche en direction de Tenganan : quelle (mauvaise) surprise nous y attend ? Je crains le pire !
En ce début d'après-midi, à l'heure de la sieste, les abords de ce village habité par les "Bali Aga" dont l'origine remonte bien avant l'arrivée sur Bali de l'influence de l'Hindouisme javanais des Majapahit sont très tranquilles. Tenganan est le village le plus représentatif de cette civilisation d'une autre époque dont le mode de vie n'a guère changé depuis le XIème siècle. Au bout de la route qui monte légèrement dans les collines verdoyantes, un petit parking : on ne peut aller plus loin. Il donne sur les magasins de fabricants de paniers tressés en feuilles d'"ata" (sorte de paille très serrée) du plus bel effet. On entre ensuite dans le village par un passage dans le mur d'enceinte et là on découvre un monde bien différent de tout ce que l'on a pu voir précédemment.


D'abord la circulation est, en principe, interdite aux véhicules à moteur : tout semble paisible, comme si le temps s'était arrêté. Les habitations mitoyennes en pierres volcaniques sont alignées de part et d'autre de l'allée centrale, plutôt large, qui s'élève en paliers successifs pavés. Entre les deux rangées de maisons, de longues bâtisses ouvertes sur et sous lesquelles s'abritent du soleil des poules et leurs poussins, des chiens pelés et même des cochons noirs. Il y a aussi de jeunes buffles ruminant à l'ombre des arbres.


Et les habitants me direz-vous ? Discrets, même si certains ont quelques objets d'artisanat local à vous proposer : des bandes de "lontar" (BD du Ramahyana, calendriers balinais gravés au noir de fumée sur des feuilles de palmier très dures), des oeufs peints et des "kamben grinsing" (étoffes confectionnées au moyen de la technique de tissage très longue du double "ikat"). Les vendeurs de la rue n'interpellent pas les visiteurs et l'on peut librement circuler dans les maisons qui abritent des boutiques d'artisanat balinais ; le ventilateur et la lampe sont allumés pour agrémenter la visite sans pour cela être harcelé pour acheter.
Nous obtenons toutes les explications souhaitées sur la confection des différents produits ; un artiste sur "lontar" exprime ses difficultés à vivre de son art, la faiblesse de ses revenus depuis la crise de 1998 du fait de la dévaluation de la Rupiah, de la corruption qui gangrène l'économie mais, malgré tout il garde le sourire et une certaine sérénité fataliste, enviant notre chance de pouvoir voyager.


Après avoir gravi plusieurs paliers, nous traversons la bande de maisons à droite de l'allée centrale pour nous retrouver sur une deuxième allée, parallèle à la première mais beaucoup moins "urbaine", plus "kampung"  (campagne) avec la volaille qui vagabonde ici et là, des coqs de combats sous leur cage tressée dont certains colorés de teintes fluo du plus bel effet pour la parade, des arbres fruitiers et des maisons plus délabrées...il y a même une motocyclette garée à l'ombre et des cactus mêlés à des piments, sans doute pour accentuer le piquant.
En revenant à la voiture, une musique se fait entendre au loin : elle n'a rien du "gamelan selunding" propre aux "Bali Aga" mais plutôt du genre boîte de nuit en plein jour...ambiance "teuf", quoi ! A Bali, traditions et modernité font toujours bon ménage. Au bout du compte, pas de mauvaise surprise.

Décidément, je ne trouve rien d'attirant à Candidasa : c'est une succession d'hôtels et de restaurants au bord de la route côtière. Certes, la baie est magnifique et les amateurs d'activités marines et sous-marines doivent y trouver leur compte mais cette localité a été créée de toute pièce pour le tourisme, pas sans conséquences sur le littoral ; voici d'ailleurs ce que l'on peut lire sur plusieurs sites web : 
"La baie de Candidasa est une des plus belles de Bali. Elle a été un temps surexploitée. La barrière de corail a été utilisée pour faire du béton et construire des habitations. Conséquence : la plage n'a plus eu de protection et le sable a commencé à être emporté lors de marées. Depuis quelques temps, conscientes du problème, les autorités ont créé des barrières articifielles en béton. Le sable revient ainsi que les touristes." 

Pour tout dire, en 1976, il ne devait y avoir qu'un simple village de pêcheurs. Même les petits restos y pratiquent des tarifs plus élevés qu'ailleurs... aucun intérêt ! Bref, nous poursuivons notre route en direction d'Amlapura où nous faisons un bref arrêt buffet chez un "tukang sate" (marchand de brochettes).

Nous repartons en direction d'Amed, région en vogue depuis les années 90, complètement à l'Est. Au cas où l'endroit nous plairait, nous pourrions y passer les quelques jours qui nous restent à Bali.

La route est superbe avec des paysages de rizières en terrasse en contrebas, mais il faut rester très prudent car elle est aussi dangereuse avec quelques virages bien marqués.
Nous atterrissons finalement au bord de la plage d'Amed où les "perahu" reposent sur le sable et sous la menace de gros nuages orageux qui nous empêchent de profiter de la vue sur l'île de Lombok ; on en devine à peine la côte mais le "Gunung Rinjani", qui culmine tout de même à 3726 m, disparaît dans la noirceur des trombes d'eau qui s'abattent la voisine orientale de Bali.


Une famille indonésienne prend un bain de mer en pantalon et T-shirt.


Les premières gouttes annoncent une averse imminente ; d'abord quelques clichés de "perahu", puis nous réintégrons la Karimun sans avoir repéré les exploitations traditionnelles de sel de mer sur "palungan" dont la réputation a franchi les frontières de l'Indonésie auprès des chefs de la grande cuisine. Nous décidons de rentrer par la route côtière, plus au Sud. Amed sous la pluie se montre bien calme à part quelques touristes regagnant leur hôtel, trempés comme des soupes. La localité ne nous attire pas plus que ça ; peut-être pour les amateurs de pêche et de plongée...que nous ne sommes pas !

L'orage ne s'éternise pas et notre découverte de cette région plutôt aride se solde dans un premier temps par une succession de "dusun" (petits villages) dispersés le long de la côte où l'activité principale demeure la pêche pour autant qu'on puisse en juger par le nombre impressionnant de "jukung" multicolores alignés sur les plages. Les infrastructures hôtelières peu nombeuses et il faut ajouter que la route est relativement étroite et pleine de surprises. En effet, après le village de Aas, on quitte le bord de mer brutalement pour se retrouver dans un relief accidenté avec des pentes vertigineuses. L'aridité du paysage contraste avec la verdure habituelle des paysages de rizières ; il y pousse un peu de maïs, de l'arachide et quelques légumes.


Plus on s'élève et plus la forêt se densifie ; nous passons à gué un ruisseau dans lequel la jeunesse du village fait joyeusement une toilette communautaire ; des jeunes filles à la poitrine dénudée - ce qui était autrefois (heureuse époque) l'apanage des Balinaises mais que la civilisation a hélas  censurée - nous gratifient d'un beau sourire... par chance, je suis passager, et donc mon attention n'est pas requise par les aléas de la piste défoncée !
Le retour finit par traîner en longueur, surtout que nous traversons des forêts sans autre point de vue que les arbres pour satisfaire notre curiosité, avec parfois des  ornières dont les amortisseurs doivent encore se souvenir. Oki, dont ce n'est pas le premier séjour à Bali - il était venu avec des amis de son âge - n'en revient pas de découvrir tant de choses avec nous ; en fait, ses précédents passages consistaient dans la fréquentation de bars et de restaurants à clientèle occidentale, comme à Kuta et Jimbaran, tout ce que Tuti et moi évitons. Nous poussons un soupir de soulagement en retrouvant une chaussée dont l'asphalte ne nous réserve plus de sursauts tape-cul.

Nous repassons par Amlapura, Semarapura, Gianyar pour rejoindre Ubud ; la nuit est tombée, nous prenons notre repas du soir au Warung Dewa avant de rentrer nous reposer après cette longue chevauchée dans l'Est balinais.     

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