vendredi 13 novembre 2009

Bali, premières impressions

En partant à 6h20 de Setiabudi, nous n'avons mis qu'une demi-heure pour gagner le Terminal 1, celui des vols intérieurs de l'aéroport Soekarno-Hatta. Un type et son porteur de bagages bousculent et passent devant tous les gens de la file pour franchir le premier portique. Je proteste pour la forme et Eddy en rajoute une couche envers le pauvre bagagiste qui ne fait que suivre le vrai fautif, sans-gêne et dédaigneux au possible.
Après avoir franchi tous les contrôles, nous faisons enregistrer notre gros sac : il ne nous reste qu'un peu plus de 2 heures à attendre ! Cela nous permet de lire notre guide de voyage afin de nous faire une idée plus précise de notre logement à Bali. Nous avons aussi le temps de regarder les vêtements présentés par la boutique "Batik Keris" dont les tissus et les modèles sont toujours "classe".
Au dernier moment, nous sommes orientés sur une porte d'embarquement différente de celle prévue initialement. "Lyon-Air" est équipée d'appareils récents qui inspirent confiance, dans ce pays où même la plus importante compagnie aérienne, Garuda, n'a plus l'autorisation d'atterrir sur le sol européen, ne satisfaisant pas aux critères internationaux de sécurité pour sa flotte.

L'avion est plein, l'espace entre les rangées de sièges plutôt réduit. En dehors d'une chorégraphie impeccable montrant les consignes à respecter en cas d'incident, les charmantes hôtesses n'ont pas grand chose à faire, les services de cabine n'étant pas gratuits (normal étant donné le coût du billet aller-retour : 50 euros ).

L'aéroport Ngurah Rai est en vue : il pleut sur l'Océan Indien mais pas à terre. Une chaleur moite nous accueille ; sur le tapis roulant sortent d'abord les planches des surfeurs australiens. Nous récupérons notre sac ; à la sortie, des dizaines de chauffeurs agitent des pancartes avec le nom des passagers à prendre en charge.
Nous cherchons notre loueur de voiture que Tuti a contacté par SMS à notre arrivée : il est là, à deux pas ! Son contrat de location à la main, il accepte sans difficulté de le prolonger pour toute la durée de notre séjour à un tarif intéressant : 1400000 Rp pour 10 jours (soit environ 100 euros). Il va chercher la Suzuki Karimun, petite boîte à savon, largement suffisante pour deux. Je m'installe au volant, à droite, vérifie les principales commandes. Tout fonctionne, y compris la clim ! 
Nous sortons du parking de l'aéroport après avoir acquitté nos 6000 Rp de péage. En priorité : faire le plein de "premium", le réservoir est au plus bas. Première "pompa bensin" (pompe à essence), plus de premium. Allons voir plus loin, de l'autre côté de la voie rapide ; le terre-plein central est pourvu d'ouvertures permettant la manoeuvre autorisée mais risquée du "sens inverse". Arrivés à la station service, un employé nous signifie qu'il n'y a plus de carburant et nous indique d'aller encore plus loin ... je commence à stresser, la jauge indiquant un niveau sous le zéro. Nous repartons en direction de Sanur ; cette 3ème tentative sera la bonne. Ouf, le plein est fait ! 
La circulation nécessite une attention qui me donne mal au crâne, d'autant qu'elle se situe à gauche et qu'il y a assez peu de panneaux indicateurs aux intersections ; rajouté à cela la conduite "à la balinaise" (sans règles bien définies), les motos surgissant de tous côtés, les camions bringuebalants, les cyclistes et les charrettes sur les voies rapides, les arrêts inopinés de bus, bref un vrai casse-tête. Il va falloir s'habituer ; d'ailleurs Tuti m'encourage à utiliser le klaxon, mais comme j'oublie régulièrement de le faire, elle m'assiste dans cette "manoeuvre" inhérente à la conduite balinaise. Les gens du pays restent impassibles, maîtres d'eux-mêmes bien qu'à chaque instant, ils semblent frôler l'accident ... inconscience ou vigilance, "zen attitude" ? Une part de tout ça sans doute ! 

Nous avons choisi Ubud comme point de chute mais la multiplication des voies rapides me fait perdre mes anciens repères et nous voilà roulant en direction de Gyanyar. La circulation est dense. On voit maintenant clairement l'océan que l'on ne faisait qu'apercevoir autrefois entre les troncs nus et élancés des cocotiers. Le pifomètre pour tout GPS, nous parvenons par des routes secondaires à gagner notre destination finale. La circulation dans Ubud est grand-guignolesque : qu'est-ce que ça doit être en pleine saison touristique ! Nous finissons par trouver une place à 500 mètres de Jalan Goutama qui, d'après notre livre-guide, recèle une flopée de petits hôtels, chambres d'hôtes et restaurants bon marché.
Nous entrons dans le premier venu, "Wena Homestay", qui dispose de 4 chambres, dont une libre, dans 2 bungalows séparés. Tuti engage le marchandage traditionnel ("boleh tawar") avec la propriétaire et tombe le tarif de 100 à 80 mille rupiah (5,50 euros) la nuit ... mais chut, motus, il ne faut pas que les autres clients le sachent. Nous réservons 3 nuits, petit déjeuner compris.

Nous repartons chercher la voiture. Dans la rue principale, l'air est saturé des gaz d'échappement des 4X4 de location, des autocars de touristes japonais et coréens ; de nombreux "bulé" (blancs), dont beaucoup de Français, circulent à pied, à bicyclette ou à moto. Le "tukang parkir" arrête le trafic pour nous permettre de sortir la voiture de son emplacement contre un ticket à 2000 Rp (0,15 euros), et nous finissons par rejoindre Jalan Goutama et nous garer après maintes manoeuvres dans l'étroite rue, tout près de l'entrée de "Wena homestay".
Nous prenons possession de notre chambre, dans le bungalow au fond de la cour. Un peu de repos avant quelques courses (savon, eau minérale, insecticide ...) dans un petit "toko" (magasin) avec de super prix "touristiques" (!!!) sur Jalan Raya Ubud.

Au retour nous nous arrêtons dans un restau sans fioriture avec une clientèle locale ; "mie goreng", "nasi goreng", "cap-cai", assaisonnés de "sambal" (purée de piment)  et "teh panas" pour une addition de 33000 Rp (2,50 euros) à deux, rien à dire !
De retour dans la chambre, je jette un oeil sur le guide de voyage "Lonely Planet" de Bali et Lombok, laissé là par un voyageur étourdi ou partageux, afin de programmer nos visites pour le lendemain. Le ventilateur blanc du plafond en "bilik" (panneaux de bambou tressé) tourne au ralenti. Le sommeil arrive mais la nuit balinaise se remplit de "chants" animaux : le "toké" (gecko) dont le nom évoque précisément le cri (à écouter sur le lien) qu'il émet à intervalles réguliers, les "kodok" (grenouilles ou crapauds) locataires bavardes du bassin de la cour, les "anjing" (chiens) très nombreux et souvent galeux à Bali, les "ayam jago" (coqs de combat) qui voient probablement le soleil se lever à n'importe quelle heure de la nuit, les "burung malam" (oiseaux de nuit) et autres "bebek" (canards) qui se déplacent en troupeau caquetant dès l'aurore ... Si en plus le "sambal", hot-ment "pedas" (fortement épicé) a une fâcheuse tendance à signaler son passage dans votre intestin en vous contraignant à visiter nuitamment "kamar kecil" (cabinet de toilette) à plusieurs reprises, se joint au joyeux tintamarre nocturne, il ne vous reste plus qu'à prendre rendez-vous avec le sommeil pour une autre occasion... demain est déjà là !






2 commentaires:

  1. C'est très intéressant,je pense que je ne m'y re-
    trouverais pas!!Où est le temps du vélo(Leggian,je
    crois? Tanah Lot:orthographe?)...à l'époque le changement de 1974 à 1981 était énorme,alors..!!
    J'attends avec impatience la suite,les photos...
    Maryse.

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  2. Beaucoup de changements à Bali en 30 ans ; le tourisme est omniprésent ce qui rompt le charme d'antan, mais qu'y faire, n'en sommes-nous pas un peu responsables ?
    Patience, la suite est en préparation et le programme sera chargé : marché d'Ubud, Tegallalang, Kintamani, lac Batur...à bientôt !

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