dimanche 25 avril 2010

Pramuka et Masjid Kubah Emas

Sommaire : voici regroupés dans un même article les récits de deux journées de notre dernière semaine en Indonésie où l'on ne peut faire abstraction de l'importance du fait religieux dans la vie quotidienne.
Aucun album, mais quelques clichés "empruntés" et personnels de Situ Gintung (déjà évoqué dans un précédant article) et de Masjid Kubah Emas (mosquée de construction récente dans la banlieue jakartanaise) illustrent le récit de ces deux jours plus "sociétaux".
   

Vendredi 24 avril 2009 : 
La nuit suivant notre retour de Bali a été très reposante puisque je n'ai même pas entendu le premier appel à la prière de la mosquée toute proche, à 4 heures du matin. Pourtant l'un des murs de l'édifice religieux est mitoyen avec le terrain de la famille de Tuti et le volume sonore des hauts-parleurs est loin d'être réglé "mezza voce"... sans doute finit-on par s'habituer !

Pas de programme particulier ce jour : nous décidons d'aller passer un moment au "warnet" ("warung internet") du quartier. C'est une petite salle située juste en face du SMA III ("Sekolah Menengah Atas III" : lycée public - d'excellente réputation), avec 6 ou 7 box  équipés d'ordinateurs basiques. Il reste un appareil libre que nous demandons au gérant d'équiper d'un lecteur de carte mémoire afin d'envoyer quelques photos aux amis et à la famille ; nous pouvons accéder à nos courriels et avoir ainsi des nouvelles fraîches et des photos récentes du petit Nino. La surprise est de le voir grimaçant, couvert de boutons, de croûtes, barbouillé d'éosine, victime innocente de la varicelle !
Nous ne perdons pas notre temps à éplucher les messages "publicitaires", ils peuvent attendre. Nous règlons la prestation en fonction de la durée d'utilisation du "computer".

De retour à la maison, Fahmi nous propose de l'accompagner pour aller chercher Yani qui encadre un camp "pramuka" (scouts). Si les membres des Gerakan Pramuka d'Indonésie sont majoritairement musulmans, il s'agit d'associations pluralistes qui comptent aussi des groupes catholiques et protestants. Un mouvement laïc (comme les éclaireurs en France) n'est pas  envisageable par le fait même de l'existence du premier des cinq principes de la philosophie de l'Etat indonésien ("Pancasila") : La croyance en un Dieu unique.
Nous voilà donc sur l'ancienne route menant à Bogor mais bientôt nous bifurquons sur une petite voie s'enfonçant dans la campagne. Les maisons se font rares, les cultures maraîchères plus présentes, des bosquets de bananiers ainsi que quelques volailles en liberté. Nous croisons des cyclistes perchés sur leur vélo hollandais roulant paisiblement sur cette route tranquille. Bientôt apparaît le camp scout.

Sur la gauche de l'entrée apparaissent plusieurs toiles de tente grande taille installées à la "va-comme-je-te-pousse"  avec quelques effets supendus aux cordes de tension: c'est le campement des filles. Le terrain est ombragé et au milieu de cet espace un terrain de jeu et une petite mosquée carrelée de blanc.

De l'autre côté, c'est le camp des garçons. Tout au fond, un bâtiment en dur vers lequel nous nous dirigeons. Yani, l'aînée des soeurs de Tuti nous accueille en uniforme marron et nous présente aux différents membres de l'encadrement. Une boisson nous est proposée à l'ombre du auvent ; nous laissons nos sandales sur les marches pour nous déplacer sur le sol impeccable de la terrasse. Il faut dire que le terrain est un peu gras après avoir subi les trombes d'un violent orage dans la nuit : ceci explique le linge qui sèche près des toiles de tente qui semblent, elles aussi, avoir pris l'eau.

Les jeunes adolescents vaquent librement à leurs occupations puis c'est l'heure de la prière : les jeunes filles vont faire leurs ablutions puis revêtent leur "mukena" (voile de prière blanc) et les garçons un "sarong". Leurs dévotions séparées terminées, répondant aux ordres lancés à coup de mégaphone, tous les "pramuka" se regroupent pour un jeu organisé : au signal, dans un premier temps, ce sont les filles qui s'égaient dans tous les sens, à la recherche de messages cachés ça et là par les garçons. Le jeu recommence en inversant les rôles... sous l'oeil vigilant des adultes de l'encadrement, plus très jeunes !

Revenus à Setiabudi, nous ressortons dans la soirée avec Fahmi pour aller chercher Nuke à la sortie du travail. Nous nous arrêtons tout près de l'immeuble où elle travaille, dans une rue investie par des "kaki-lima"; Tuti et Fahmi ont une petite envie de "mie bakso" (soupe de nouilles aux boulettes de viande) et moi plutôt envie d'épancher ma soif. C'est comme ça à Jakarta, il y a de quoi se nourrir à chaque coin de rue ou presque, et l'on mange à tout moment de la journée ; le rituel du repas à la française à heures fixes n'entre guère dans les moeurs indonésiennes.

Fahmi et Tuti attaquent leur bol de nouilles, je commande un jus de fruit. Le marchand me demande ce que je veux ; n'ayant pas beaucoup d'idée mais beaucoup de choix, je lui fais confiance pour un coktail fruité de sa composition "yang enak" (qui soit bon). Un instant après il m'apporte, dans un grand verre, une boisson  composée de jus de "blimbing" (carambole), "sirsak"  (anone), "jambu" (goyave) et "tomat" (...) : ça se laisse boire !

Tandis que nous nous restaurons, une "ibu" (dame) vêtue d'un "kebaya" et "sarong" en batik (tenue traditionnelle javanaise) très serré s'agenouille près de chaque table occupée pour entonner un court extrait d'une "javanese song" dans la plus pure tradition, s'accompagnant d'un instrument de musique rudimentaire, une sorte de "siter" (cithare) faite d'une caisse en bois sur laquelle sont tendues plusieurs cordes produisant un son on ne peut plus métallique. La dame est aveugle et s'arrête là où son guide la conduit pour offrir une sérénade lancinante aux modulations harmoniques caractéristiques du chant javanais, en échange de quelques pièces.
Finalement, Nuke nous rejoint et nous rentrons à la maison dans les embouteillages habituels ; à un feu tricolore, un jeune garçon essaie de nous refourguer un "bajaj" miniature, en plastique mais ... lumineux ! Ces gamins essaient de rapporter quelques rupiah à la maison pour nourrir frères et soeurs, en vendant des journaux, des jouets, des sachets de "kacang"  (cacahuètes ou autres), risquant à tout moment de se faire renverser. Les transactions doivent être rapides et efficaces... le temps du passage du feu du rouge au vert et de se faufiler entre les voitures qui démarrent pour se mettre à l'abri de se flot motorisé.



Samedi 25 avril :
Nous passons la journée avec nos amis Ani et Arbie. Dès neuf heures, Pak Bakri est là pour nous conduire chez lui, alors que je suis en train de prendre ma douche-casserole. Je me hâte - mais oui, c'est possible - pour ne pas le faire attendre. De toute façon, ce n'est pas un problème : les Indonésiens sont beaucoup plus patients, moins agités que les Français et c'est sans doute une des raisons pour lesquelles je me sens très à l'aise dans ce pays !

Il nous embarque dans son "kijang" Toyota (espèce de mono-space made in Indonesia, que l'on voit partout dans les rues), conduit par son chauffeur. En arrivant chez lui, nous trouvons son épouse Ani en train de faire des essais de macro-photos sur une plume d'oiseau. Ses appareils sont plutôt haut de gamme.

Ils nous conduisent sur le site de Situ Gintung, lieu de la catastrophe dont j'ai déjà parlé dans le douzième article ("Situ Babakan, Situ Gintung").

Nous arrivons par un autre endroit cette fois ; il s'agit d'une sorte de parc avec différentes possibilités de distractions aquatiques et nautiques. D'un côté une piscine que nous avions fréquentée dans les années 90 avec nos enfants avec des tables pour se restaurer, de l'autre côté un domaine donnant sur les berges de la retenue d'eau qui a cédé en mars sous l'effet des pluies torrentielles et à cause du manque d'entretien de la digue en terre construite dans les années trente, sous l'occupation néerlandaise.

Aujourd'hui, seul un filet d'eau s'écoule lentement et donc plus d'activités de canotage, de pêche ou autres : il ne reste que deux vallons de vase rouge vidés de leur contenu. Déjà, quelques plantations maraîchères voient le jour près des cabanes de pêcheurs sur pilotis  désertées, désormais inutiles. Les embarcations de plaisance sont entreposées sur les berges, à l'abri de bâches, en "chômage technique".



Il fait très chaud en cette fin de matinée et nous arrivons au bout du bras de terre en essayant de rester à l'ombre des arbres du parc qui devait accueillir, le week-end, une foule de familles avant que la digue de terre ne craque. Mis à par un chien galleux, un jogger et deux jeunes amoureux, nous n'avons rencontré personne. De la pointe de la presqu'île, nous distinguons beaucoup plus nettement que la première fois, la brèche dans le mur de retenue... on imagine la panique et les dégâts provoqués par le déferlement d'eau soudain, en pleine nuit, sur les habitations construites, sous le barrage, en toute inconscience des risques.

Nous retournons pour le déjeuner chez nos amis ; au menu : poulet, poisson, légumes,"tahu" à la Menado : excellemment épicé ! Je ne cesse d'admirer la collection de sculptures primitives  d'Irian Jaya qui ornent un pan de mur de la cuisine, tout en appréciant le délicieux repas.

Après avoir fait bombance, les dames entament une discussion relative à leurs enfants et nous les hommes, après être allés faire un tour sur Internet (retrouver entre autre quelques photos de petit Nino), nous mettons à parler de l'Indonésie et de ses importantes richesses naturelles largement exploitées par des multinationales sans scrupules, de la destruction abusive des forêts primaires de Sumatra et Kalimantan ("deforestasi / reboisasi") et des conséquences dramatiques de cette exploitation sauvage, de ce qu'il faudrait faire au niveau gouvernemental pour que ce pays puisse utiliser tous ses potentiels économiques et humains de manière à ce que le peuple arrive un jour à sortir des conditions de vie précaires dans lesquelles il se trouve, etc, etc... bien sûr mes convictions sont celles d'un Occidental venant d'un pays nanti : j'avance - déformation professionnelle sans doute - que l'une des premières choses à installer en Indonésie, serait de rendre accessible à tous le droit à une instruction gratuite et obligatoire, afin que l'ensemble de la population arrive à s'affranchir du joug des élites dirigeantes, souvent riches et corrompues.
Pour cela, il faudrait aussi une république laïque dirigée par des civils ! La "démocrazy" n'en est qu'à ses débuts, la corruption étant une sorte de "mode de fonctionnement institutionnalisé" (à tous les niveaux de la société) agissant comme le pire des fléaux dans ce genre de pays où le bien-être de la collectivité nationale ne semble  guère être la priorité de ses dirigeants.

En fin d'après-midi, nos hôtes nous proposent une sortie "mosquée" : en effet, en avril 2006, dans le district de Cinere à Depok, au Sud-Ouest de Jakarta, a été inaugurée la plus grande mosquée privée d'Asie du Sud-Est, Dian Masjid Al Mahri.

Nous empruntons "jalan Meruyung Raya", pas très large, en mauvais état et plutôt encombrée ; plus nous nous rapprochons de l'endroit, plus les bas-côtés de la rue s'emplissent de "warung" divers. Les "tukang becak" (conducteurs de cyclo-pousse) qui ont été chassés de la capitale depuis une trentaine d'années, stationnent aux intersections des chemins transversaux dans l'attente de clients descendus des nombreuses "oplet" (taxis collectifs) qui circulent dans le secteur. Nous atteignons enfin notre but en pénétrant dans l'enceinte paysagée d'un monument religieux pour le moins éclatant de richesses.

Les mosquées indonésiennes (mise à part, peut-être pour son modernisme, la grande Istiqlal à Jakarta)  n'avaient, jusqu'à celle-là, rien de très attirant d'un point de vue esthétique.

Nous sommes tout de suite éblouis par l'or de son dôme principal, d'autant plus étincelant qu'il reflète le soleil déjà bas sur l'horizon sur un bleu ciel assombri. La mosquée est d'ailleurs plus connue sous le nom de "Masjid Kubah Emas"  (mosquée au dôme d'or).
Elle est contruite sur un vaste domaine de cinquante hectares autrefois occupé par des rizières. Les parkings (7000m²) peuvent accueillir 300 bus ou 1400 véhicules particuliers ; ils sont aménagés dans les jardins mélangeant l'esprit moyen-oriental et la végétation tropicale indonésienne : palmiers, euphorbes, boungainvilliers, manguiers, orangers, etc., plantés à même le sol ou dans de nombreuses vasques le long des voies de circulation.

Le bâtiment religieux lui-même occupe près de 8000m² (60x120); son style diffère de ce que l'on trouve habituellement en Asie, mais ressemble plus à celui  des mosquées des pays Moyen-Orient (Perse et sous-continent indien). La silhouette du dôme principal (25m de haut et 20m pour le plus grand diamètre) rappelle d'ailleurs celle du splendide mausolée du Taj Mahal ; avec quatre autres coupoles de moindre taille (8m de haut et 7m de diamètre au milieu), les cinq piliers de l'Islam sont ainsi symbolisés.

Six minarets de forme octogonale et ceints de trois corniches, recouverts de granit gris d'Italie, s'élèvent à quarante mètres, surmontés chacun d'une petite coupole posée sur de fines colonnes. Ils représentent les 6 articles de la foi musulmane.
Tous les dômes sont recouverts de deux ou trois millimètres d'or protégé par une mosaïque de cristal d'Autriche.

Nous entreprenons de faire le tour du bâtiment ; le soleil se couche, les éclairages électriques prennent le relai des derniers rayons du "mata hari" (mot à mot "oeil du jour" autrement dit : le soleil). Faute de porter une tenue appropriée (voile pour les femmes et robe islamique pour les hommes) et qui plus est au moment où l'appel à la "sholat maghrib" (prière du crépuscule) se fait entendre, nous ne pouvons pénétrer à l'intérieur.


Les photos non-signées illustrant mon propos sont donc empruntées à des sites informatiques indonésiens : elles donnent une idée du luxe des matériaux utilisés dans la construction de ce temple musulman dans le but de magnifier la grandeur du Créateur (sic). La cour intérieure (45x57m) peut accueillir 8000 pélerins ; elle est fermée par des arcades dont les piliers sont couverts de granit du Brésil. Au-dessus de la salle de prière, le grand dôme ; à sa base un anneau doré de 33 fenêtres représente l'horizon au-dessus duquel la couleur du ciel nuageux varie en fonction de l'heure de la prière, utilisant  pour ces effets, une technologie informatique programmable. Un soleil en laiton plaqué or et couvert de calligraphies arabes "sholawat" (chant religieux ?) flamboie à son zénith. Suspendu en son centre, un lustre de 2,7 tonnes, en laiton plaqué or et lampes de cristal s'inspire, en plus modeste, de celui de la mosquée du  souverain Qaboos bin Al Said à Mascate dans le Sultanat d'Oman (8 tonnes... mazette !). Le mihrab, niche d'où l'imam dirige la prière, fait saillie dans la paroie de la mosquée indiquant la Qibla ; il est encadré de deux doubles colonnes en granit noir d'Afrique du Sud supportant une arcature dorée et calligraphiée ; le ciel d'or du demi-dôme symbolise l'Univers de la Création.

Comme il se doit dans la religion musulmane, les femmes et les hommes pénètrent à l'intérieur de la mosquée par des entrées différentes : les premières par l'arrière et les seconds par des entrées latérales. Nous finissons notre visite extérieure : le lieu de culte et les espaces verts autour du domaine sont  parfaitement entretenus.


L'indonésie s'enorgueillit de posséder un tel ensemble propre à la propagation de la foi islamique, correspondant plus à son statut de première nation musulmane du Monde et pouvoir compter sur son sol l'une des sept mosquées à dôme d'or (les six autres étant le Dôme du Rocher d'Al-Sakhrah Qubbah à Jérusalem, Al-Askari à Samarra en Irak, Suneri de Lahore au Pakistan, celle du Sultan à Singapour, celles du Sultan Omar Ali Saifuddin et Jame'Asr de Bandar Sri Begawan à Brunei) est un grand motif de fierté. L'initiative de sa construction revient à Ibu Hj. Dian Jurian Maimun Al-Rasyid dont le mari est un homme d'affaires de Serang (Banten) travaillant principalement avec le Moyen-Orient.

Le complexe est leur propriété et - pour la petite histoire - le bruit court que la  fortune de ce couple proviendrait de l'exploitation de puits de pétrole qu'un prince arabe leur aurait octroyés après qu'ils l'aient aidé à vaincre une grave maladie grâce à des remèdes traditionnels. Réalité, fiction, rumeur ou légende "alibi" pour expliquer une telle fortune ?!... aucun site Internet ne mentionne ce fait ; celui-ci m'a été rapporté de bouche à oreille, sans preuve à l'appui... à vérifier donc !  



"Masjid Kubah Emas" est le coeur d'un ensemble d'infrastructures destinées à créer un domaine de propagation de la foi islamique dans cette région (Center Yayasan Dian Al-Mahri) ; le complexe abrite aussi un centre de culture et d'enseignement religieux qui vu de l'extérieur semble très luxueux, ainsi que les ensembles d'hébergement pour les visiteurs.


Ce lieu accueille tous les jours des milliers de  touristes venus de toute l'Indonésie et des pays environnants ; l'économie locale en tire de substantiels bénéfices avec des tarifs fonciers et immobiliers en forte hausse, la création de bureaux et de commerces dans les environs, bien que les routes d'accès demandent encore de sérieux aménagements pour drainer tout le trafic engendré par cette "curiosité"  tout en même temps religieuse et touristique.

Après une courte halte désaltérante et roborative chez nos amis, nous reprenons le chemin de la demeure familiale : plus d'une heure de trajet dans les éternels embouteillages de la capitale... il est vrai que "malam minggu" (littéralement nuit du dimanche, autrement dit pour nous samedi soir) les Jakartanais sont de sortie ! 

Et il y en a qui sont de sortie en permanence, telle cette jeune femme très enceinte qui fait la manche entre les voitures en grattant les cordes d'une guitare-jouet, tandis qu'une fillette se faufile entre les voitures, époussetant les pare-brise de son plumeau maigrichon, emplissant, dans la chaleur moite ajoutée à celle des moteurs, ses poumons des émanations nocives de gaz d'échappement, avec l'espoir de glaner quelque menue monnaie nourricière. Le paradoxe de la vision des rutilantes coupoles d'or (et autres magnificences de la mosquée) et celle de la misère de la rue est un véritable crève-coeur !

Tous les fonds investis au nom du Dogme (quelle que soit l'obédience religieuse, idéologique, politique ou économique à laquelle il répond), n'auraient-ils pas meilleur dessein à amoindrir le dénuement des indigents plutôt que de faire étalage de  fastes exorbitants ? Vaste question !...

2 commentaires:

  1. Bonjour Armel, c'est Bakri Arbie, que je connais par alumniprancis@yahoogroups.com, qui nous envoie de temps à autre le lien de votre blog.

    A propos de la Mesjid Kubah Emas, vous écrivez : "Tous les fonds investis au nom du Dogme (quelle que soit l'obédience religieuse, idéologique, politique ou économique à laquelle il répond), n'auraient-ils pas meilleur dessein à amoindrir le dénuement des indigents plutôt que de faire étalage de fastes exorbitants ? Vaste question !" En effet. Jeudi 15 avril dernier, dans le cadre du séminaire hebdomadaire du Centre Asie du Sud-Est, le politologue François Raillon parlait de la démocratie en Asie du Sud-Est. A propos de la Birmanie, il disait que ce pays était aux mains de deux pouvoirs : l'armée bien sûr, mais aussi la sangha bouddhique, très riche dans un pays très pauvre. Jusqu'au XVIIIe siècle en Europe, l'Eglise catholique était très riche et le peuple très pauvre. Il a fallu en gros un siècle pour qu'en Europe, nous sortions de cette situation où le religieux prospérait dans une société pauvre. Il n'y a pas de raison que l'Indonésie et la Birmanie n'en sorte pas à terme! Amicalement, Anda

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  2. Bonjour Anda et merci pour votre commentaire qui va dans le sens de ce que je pense et ce que j'écris.
    J'ai connu F.Raillon en 1975 à JKT et l'ai revu à Paris au début des années 80. C'est un expert de l'Indonésie et l'analyse politique qu'il fait de ce pays est certainement très intéressante et très approfondie ; mes réflexions sont elles beaucoup plus modestes et superficielles mais empreintes de "l'affection" que je porte au peuple indonésien. Si je prends des "précautions langagières" afin de ne pas choquer les lecteurs de mon blog, je pense m'être un peu plus "engagé" dans le présent article ; aussi me permettrai-je, d'ajouter un bémol à votre optimisme en qualifiant hélas votre "terme" de "long" ! J'espère bien sûr me tromper mais mes impressions, toutes subjectives qu'elles soient, me laissent à penser à l'emprise d'un Islam plus radical et plus durable dans le quotidien des Indonésiens. Tuti pense plutôt à un effet de mode : pourvu que l'avenir lui donne raison !...
    Si vous avez l'occasion de rencontrer F. Raillon, saluez-le de ma part. Merci encore à vous.
    Amicalement, Armel

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